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Jérôme Chartier : "Des quotas d'immigration systématiques au Canada"

Selon le député UMP du Val-d'Oise, le Canada, qui sélectionne ses immigrants sur la base de "quotas" contrairement à la France, démontre qu'il est le pays où "ça marche le mieux dans le monde". Vrai ou faux ?
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Jérôme Chartier, député UMP du Val-d'Oise, prend en exemple la politique migratoire du Canada © MAXPPP)

En France, le mot "quota" revient souvent - notamment lors de campagnes électorales - et il est marqué négativement quand il concerne un sujet aussi brûlant que l'immigration. Hors de question, donc, pour les gouvernements qui se sont succédé au XXe comme au XXIe siècles, de bouleverser la politique migratoire en en faisant une clé de voûte du système.

Au Canada, au contraire, les "quotas" existent, Jérôme Chartier a raison. Ils existent aussi, d'ailleurs, dans d'autres pays anglo-saxons comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais les Canadiens rechignent eux aussi à utiliser ce mot, lui préférant celui de "plafond". De fait, le gouvernement canadien définit chaque année un nombre maximum de demandes acceptées, en fonction des profils professionnels des demandeurs.

Un véritable concours

Pour immigrer au Canada, il faut remplir différents critères, mais aussi, plus original, passer une sorte de concours. Chaque demandeur est noté sur 100, sachant qu'il lui faut obtenir la note minimale de 67 pour pouvoir ne serait-ce qu'espérer être accepté dans le cadre d'une immigration économique.

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{% embed infogram travailleurs-etrangers-au-canada" style="color:#acacac;text-decoration:none;"> Travailleurs étrangers au Canada | Create Infographics %} Ainsi, la sélection se fait sur des critères de points, répartis en divers domaines : jusqu'à 28 points pour les compétences en français et en anglais, 25 pour le niveau d'études, 15 pour l'expérience professionnelle... Et même 12 points macimum en fonction de l'âge, selon un critère simple : plus jeune vous êtes, mieux noté vous serez. Des formalités qui peuvent prendre plusieurs mois, voire plusieurs années, et qui coûtent cher, plusieurs milliers d'euros en fonction de la procédure. Inutile de dire, aussi, que ces formalités prennent plus ou moins de temps en fonction du pays d'origine du demandeur.

Des besoins bien supérieurs

Le Canada a toujours été un pays à forte tradition d'accueil des immigrés, comme son voisin américain, les États-Unis. Aujourd'hui, il est encore l'un de ceux qui accueillent le plus d'étrangers (voir infographie ci-dessous). Ces chiffres sont portés par l'immigration économique, presque dix fois plus importante qu'en France, où le regroupement familial représente la moitié des quelque 200.000 titres de séjour qui ont été accordés en 2013.

Mais le Canada est bien différent de la France, ses besoins sont tout autres : deux fois moins d'habitants (35 millions contre 65 millions environ) se répartissent sur un territoire 15 fois plus étendu (presque 10 millions de km² contre 640.000 pour la France). Et, bien sûr, ce que les chiffres n'évoquent pas, c'est la capacité d'un immigré à trouver un travail adapté à ses compétences rapidement. On ne trouve pas toujours chaussure à son pied au Canada.

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{% embed infogram immigration-francecanada" style="color:#acacac;text-decoration:none;"> Immigration France/Canada | Create Infographics %} Sources

Les formalités de demande d'immigration au Canada, sur le site du Gouvernement canadien

Statistiques sur l'immigration au Canada, sur le site du Gouvernement canadien

Les chiffres de l'immigration en France, sur le site du ministère de l'Intérieur

Les règles et procédures d'immigration au Québec

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