Le patron de McDo dit-il vrai sur l'obésité en Corse ?
Faux pour l'obésité en Corse
Dans l'édition 2012 de l'étude ObEpi qui fait référence sur l'obésité, toutes les régions de France métropolitaine sont décrites, sauf une, la Corse. Depuis 1997, quand l'étude a été lancée, la Corse n'y figure jamais car l'échantillon étudié dans cette région n'est pas suffisamment représentatif. Le fait que le patron de McDo mette la Corse en exergue est troublant. Ce qui est vrai en revanche, c'est qu'il n'y a pas de McDonald's en Corse.
La derni ère étude de l'Insee sur l'obésité en 2007 fait apparaître la Corse parmi les régions les moins touchées par le phénomène. La spécialiste de l'obésité à l'Inserm Marie-Aline Charles ainsi qu'Arnaud Basdevant, professeur de nutrition à l'université Paris VI, n'ont pas connaissance d'un record d'obésité en Corse.
Lien automatique entre McDo et obésité ?
Jean-Pierre Petit a cité l'exemple (malheureux) de la Corse parce qu'il conteste le lien entre implantations de ses restaurants et obésité. Il est clair que McDo contribue à l'obésité en France, mais il n'y a pas que lui. Il n'y a pas de lien automatique entre l'implantation de McDo et l'obésité.
Le professeur Arnaud Basdevant trouve "simpliste d'isoler un facteur " pour expliquer le phénomène. Et il détaille : "Il y a la restauration rapide, mais il y a tout le reste [...] l'ensemble de l'offre alimentaire et pas seulement l'offre alimentaire que l'on achète tous les jours. Il y a aussi l'offre alimentaire de la restauration collective, les évolutions des rythmes alimentaires et les conditions de la prise alimentaire. La perte de culture alimentaire, mais aussi la sédentarité, le stress, les troubles du sommeil ".
Régions plus ou moins touchées
Depuis des années, les régions les plus touchées par l'obésité sont le Nord et l'Est de la France, certaines banlieues d'Ile-de-France et les territoires d'outre-mer. Elles peuvent atteindre parfois 20% d'obèses. Les régions les moins touchées sont le grand quart sud-est de la France et le grand ouest.
Pauvres et riches
La précarité sociale, les bas revenus sont des facteurs déterminants de l'obésité. Avec peu d'argent, les achats alimentaires se portent souvent sur des produits trop riches en calories.
L'étude ObEpi montre qu'aux alentours de 1.000 euros par mois de revenus, le taux d'obésité oscille entre 20 et 24%. A plus de 3.500 euros par mois, le taux d'obésité tombe à 10%.
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