Le vrai du faux. L'Assemblée nationale est-elle fermée, comme l'affirme Jordan Bardella ?

"L'assemblée nationale est fermée, nous le déplorons d'ailleurs depuis maintenant un mois. Les sessions parlementaires reprennent, d'abord les commissions cette semaine, et puis l'assemblée au début du mois d'octobre", a dénoncé Jordan Bardella, le président par intérim du Rassemblement national, interrogé lundi 12 septembre sur RTL.

Il y a du vrai et du faux dans ce que dit Jordan Bardella. C'est faux d'abord, quand il affirme que l'assemblée nationale est fermée. Jordan Bardella exagère sur ce point car le Palais Bourbon n'est pas verrouillé à double tours, les députés peuvent bel et bien s'y rendre. Ce qui n'est pas encore ouvert en revanche, c'est l'hémicycle. Les fameuses séances publiques, elles, c'est vrai n'ont pas encore démarré. Sur ce point, Jordan bardella a raison, il faudra attendre le 3 octobre.

Du travail parlementaire en dehors de l'hémicycle

Mais ce n'est pas parce que les députés ne sont pas dans l'hémicycle qu'ils ne travaillent pas. D'abord, ils sont dans leur circonscription sur le terrain, mais aussi bel et bien à l'Assemblée à Paris.

Si l'on regarde l'agenda de l'Assemblée, une quinzaine de réunions avaient déjà lieu chaque jour dès la semaine dernière à l'initiative de députés. Marine le Pen, elle-même, avait par exemple une réunion programmée à l'Assemblée lundi dernier à 10h.

Par ailleurs, Jordan Bardella le dit, dès ce mardi 13 septembre, le travail en commission reprend. Comme le montre encore une fois l'agenda de l'Assemblée, plusieurs travaux sont prévus. Des auditions sont notamment programmées dès 15h dans le cadre de la mission "flash" sur les superprofits.

Des sessions extraordinaires en septembre très fréquentes

Il est vrai toutefois que l'on avais pris l'habitude de voir des députés dans l'hémicycle dès le mois de septembre. Ces vingt dernières années cela était même devenu quasi systématique. En effet, pour parer la masse de textes à étudier, des  sessions extraordinaires étaient organisées en septembre ou en juillet, voir les deux. Sauf que cela n'est pas censé être la norme.

La Constitution (articles 28 et 29) prévoit que le Parlement se réunit pendant neuf mois, d'octobre à juin et laisse la possibilité au Premier ministre ou une majorité des membres de l'assemblée de convoquer une session extraordinaire. L'an dernier par exemple deux sessions extraordinaires avaient eu lieu en septembre. Plus récemment, une autre session s'est tenue en juillet dernier lorsque le projet de loi sur la protection du pouvoir d'achat a été adopté.