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Le vrai du faux. Non, Emmanuel Macron n'a pas accordé le droit de vote aux détenus en prison

Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, les annonces d'Emmanuel Macron pour permettre aux détenus qui en ont le droit de voter.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Capture d'écran d'un message sur Facebook tournant en dérision les annonces d'Emmanuel Macron sur le vote des détenus. (CAPTURE ECRAN / FACEBOOK)

Mardi 6 mars, Emmanuel Macron présentait son plan prison. Parmi les points abordés, le vote des détenus. "Le droit de vote doit pouvoir être exercé plus simplement, a déclaré Emmanuel Macron. Je vous le dis très sincèrement. On a essayé de m'expliquer pourquoi des détenus ne pouvaient pas voter. Je n'ai pas compris. Il semblerait que ce soit le seul endroit de la République où on ne sache pas organiser ni le vote par correspondance, ni l'organisation d'un bureau. La réalité, c'est que nous allons le faire et pour les prochaines élections européennes, je veux que tous les détenus en France puissent exercer le droit de vote", a-t-il ajouté.

Cette déclaration a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, avec au passage énormément de désinformation, et notamment ceci : "Les détenus ne peuvent pas voter car ils sont en prison et que ce n'est pas le Club Med."

C'est faux. Depuis 1994, l'écrasante majorité des détenus peut voter à toutes les élections. Seuls ceux qui ont été spécifiquement condamnés à la déchéance de leurs droits civiques pour cinq ou dix ans, ainsi que les mineurs et les étrangers, n'ont pas le droite de vote. Cela représente environ 50 000 électeurs potentiels sur 47 millions d'inscrits sur les listes lors de la dernière présidentielle. Par ailleurs, les détenus qui ont le droit de vote ne l'exercent pas forcément. Nous ne disposons pas des chiffres complets pour 2017, mais pour ce qui est de l'élection de 2012, il y a eu 4% de participation en prison. Tous les détenus ne connaissent pas leurs droits. De plus, le vote est difficile. Il faut soit faire une procuration, soit obtenir une permission de sortie, ce qui n'est pas acquis.

C'est sur ce point précis qu'Emmanuel Macron s'exprimait. L'idée, qui n'est d'ailleurs pas toute neuve, est d'installer des urnes en prison.

En résumé, Emmanuel Macron n'a pas annoncé la création d'un droit qui existe déjà. Et l'existence d'une grosse réserve électorale cachée derrière les barreaux de nos prisons est une fausse information. Le taux de participation des détenus aux élections est très faible.

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