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Le vrai du faux. Non, l'additif alimentaire E330 n'est pas dangereux pour la santé

Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Mardi, on s'intéresse à des propos tenus dimanche sur France 5 par le député Modem Richard Ramos sur une liste d'additifs alimentaires soi-disant dangereux pour la santé. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Capture d'écran du député Modem Richard Ramos montrant une liste d'additifs alimentaires qu'il présente comme dangereux dimanche 11 février sur France 5. (CAPTURE D'ECRAN/FRANCE 5)

Richard Ramos, député Modem du Loiret, était invité sur le plateau de l'émission "C Politique" sur France 5 dimanche 11 février. Il y a relayé une liste d'additifs alimentaires censée avoir été publiée par l'hôpital de Villejuif.

"Je vous ai sorti une liste là, qui a été publiée par l'hôpital de Villejuif, lance Richard Ramos. Donc des gens, vraiment, sur les produits cancérigènes et les produits dangereux, martèle le député Modem. C'est Villejuif qui le dit. Et le pire de tous, c'est le E330, sans rentrer dans les détails. Mais il est en rouge partout. Moi je prends un produit aujourd'hui. Une salade et je regarde derrière, il y a du E330, c'est légal hein. Mais je me dis, on marche sur la tête, on devient fou." D'après le député, le E330 est un produit toxique.

C'est faux. Premier point gênant, le E330 n'est pas nocif pour la santé. On le trouve en très grande quantitié à l'état naturel dans les citrons ou les oranges. D'où d'ailleurs son autre nom : l'acide citrique. De fait, si l'E330 est bien un additif alimentaire, il est surtout utilisé comme acidifiant pour l'industrie agroalimentaire. Mais surtout, la liste que Richard Ramos montre à l'écran est une intox démentie depuis plusieurs dizaines d'années. C'est ce qu'on appelle "le tract de Villejuif". Dès la fin des années 70, l'institut de cancérologie Gustave Roussy de Villejuif dénonçait une "liste fantaisiste".

En résumé. C'est une vieille rumeur. Dailleurs, les ministères de la Santé, de l'Agriculture et les autorités sanitaires ont multiplié les démentis dans les années 80, 90 et 2000 pour tenter d'enrayer la diffusion de ce message. Rien n'y a fait. Près de 40 ans après son apparition, le "tract de Villejuif" se retrouve à la télévision dans les mains d'un député. Nouvelle illustration que certaines rumeurs ont la peau beaucoup plus dure que leurs démentis.

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