Le vrai du faux. Que sont les points lumineux parfois visibles dans le ciel la nuit ?
"Étrange phénomène que je viens d’observer ce soir dans le ciel du Luberon. Un très long train de lumières (une trentaine) se déplaçant à la vitesse d’un avion vers l’Est", s'étonne un internaute le 14 mai sur Twitter. Le lendemain, pareil à Toronto, au Canada, où une femme dit avoir vu "passer une file de 20-30 points lumineux, en file, silencieux, dans son ciel". Le même jour, un internaute français dit avoir vu "passer des ovni qui traversaient le ciel d'ouest en est. 16 points lumineux parfaitement alignés, très proches les uns des autres et plus moins à égale distance". Au risque de le décevoir, ce n'était pas des ovnis mais de satellites.
Vient de voir passer une file de 20-30 points lumineux, en file, silencieux, dans son ciel, d'ouest en est. #ufotwitter #inexpliqué #Toronto
— Michèle Laframboise (@Savantefolle) May 15, 2023
Et bien je viens de voir passer des ovni qui traversaient le ciel d'ouest en est. 16 points lumineux parfaitement alignés, très proches les uns des autres et plus moins à égale distance. Il était 22h19 heure française. L'altitude semblait élevée et la vitesse de déplacement plus
— Mathey stephane (@StephaneMathey) May 15, 2023
Étrange phénomène que je viens d’observer ce soir dans le ciel du Luberon. Un très long train de lumières (une trentaine) se déplaçant à la vitesse d’un avion vers l’Est
— Stéphane Fort (@Stephane_Fort) May 14, 2023
Si quelqu’un sait ce que cela peut bien être.
(Précision : je n’ai ni bu ni consommé des substances illicites) pic.twitter.com/zUcbkZdMtK
56 satellites Starlink mis en orbite
Il s'agissait en réalité de 56 satellites Starlink. Ils ont tous été chargés à bord du lanceur Falcon 9 qui a décollé dimanche dernier, le 14 mai, de Cap Canaveral en Floride. Une fois dans le ciel, le lanceur a largué la cinquantaine de satellites en les propulsant vers l'espace afin qu'ils se mettent en orbite autour de la Terre. Le temps de trouver leur position, ils sont restés assez près de la planète pour être visibles à l'œil nu.
Les appareils n'émettent pas de lumière eux-mêmes, mais la nuit, le soleil se reflète sur eux et les rend visibles, comme il le fait avec la Lune. C'est pour cela que l'on peut apercevoir ces lumières qui ressemblent aux fenêtres éclairées d'un train qui s'envolerait vers l'espace.
Le phénomène est assez fréquent. Un autre lancé a eu lieu ce vendredi 19 mai au matin, ce qui permettra d'observer d'autres trains lumineux pendant les prochains jours (le site Heavens Above prévoit les moments où ils seront visibles). Il y a déjà eu deux autres lancés en mai, trois en avril, quatre en mars, franceinfo vous en parlait déjà il y a trois ans.
Plus de 4 000 satellites Starlink sont actuellement en orbite autour de la Terre. Ils font partie d'une opération de l'entreprise Space X appartenant à Elon Musk, le sulfureux et très critiqué propriétaire de Tesla et de Twitter, lancée en 2019. Son but est de déployer à terme 42 000 satellites à 550 km autour de la Terre qui seront mis en réseau afin de permettre d'avoir une connexion internet partout dans le monde, avec l'ambition notamment de réduire la fracture digitale entre les pays riches et les pays pauvres, notamment en Afrique.
Critiques des astronomes et de la Nasa
Mais le projet du milliardaire américain est critiqué pour plusieurs raisons. D'abord il y a un certain vertige à savoir que la Terre sera bientôt entourée d'un quadrillage de satellites. L'inquiétude qui se fait le plus entendre pour l'instant est celle des astronomes. Dès le début de l'opération en 2019, certains ont alerté sur la trop grande luminosité de ces satellites qui, par l'effet du soleil, peuvent se confondre avec des étoiles, comme le rapportait à l'époque le magazine Sciences et Avenir avec l'AFP. Elon Musk a demandé à ses équipes de mettre un revêtement antireflet sur ses appareils. Néanmoins, cela ne suffit pas, selon une étude indépendante d'astronomes japonais publiée en 2020. Trop bas, trop près de la Terre, les satellites passent devant leurs télescopes et empêchent une fine et longue observation des astres.
Il y a aussi un risque de pollution. Selon une étude publiée en 2021 par deux chercheurs canadiens, ces satellites représentent un danger pour la couche d'ozone et risque de provoquer une "catastrophe climatique". Selon Les Echos, la Nasa craint aussi de voir les collisions se multiplier entre satellites qui, cassés, seraient alors hors service et, ne pouvant être récupérés, resteraient comme des verrues dans l'espace mettant en danger les autres appareils.
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