Le vrai ou faux. Existe-t-il vraiment des "véhicules thermiques non-polluants", comme l'affirme Fabien Roussel ?
Selon Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, certains véhicules à moteur thermique (c'est-à-dire qu'ils ne sont pas électriques) sont complètement propres. Le député de la vingtième circonscription du Nord explique que le PCF est "pour maintenir la production de véhicules thermiques non-polluants", un type de véhicule qui selon lui, "fait que les particules fines d'essence sont très très faibles."
Cette affirmation est fausse. Pour bien comprendre, il faut préciser qu'une voiture thermique produit deux types de pollutions : la pollution de l'air, due aux particules fines que mentionne Fabien Roussel par exemple et qui ont des effets sur notre santé, et les gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone qui sont responsables du dérèglement du climat. En France, les transports sont le premier émetteur de ces gaz selon le Citepa, l'organisme qui recense les gaz à effet de serre dans l'hexagone. Et au sein des transports, le trafic routier arrive largement en tête. Même si un véhicule thermique n'émettait, comme le dit Fabien Roussel, que très peu de particules fines, on ne pourrait donc pas dire qu'il serait non-polluant.
Les particules ultra-fines, plus dangereuses que les particules fines
De plus, même du point de vue de la pollution de l'air, on ne peut pas non plus dire que certains véhicules thermiques sont propres. Les constructeurs automobiles ont effectivement fait des progrès depuis une vingtaine d'années, les moteurs émettent moins de particules fines, et les pots d'échappement sont équipés de filtres. Cependant, selon Charlotte Lepitre, "responsable plaidoyer" à l'association Atmo France, ces filtres n'arrêtent que les plus grosses des particules fines, les PM10 et les PM 2,5, mais pas celles qu'on appelle les "particules ultra-fines" : les PM 0,1. Or, ce sont les plus dangereuses pour la santé puisqu'elles passent dans le sang et peuvent causer des maladies cardio-vasculaires ou des AVC.
Autre problème : aujourd'hui, la plus importante source d'émission de particules fines dans les véhicules n'est plus le pot d'échappement. C'est le frottement des freins ou l'abrasion des pneus et des routes.
D'après une étude de l'ADEME, l'Agence de la transition écologique, désormais près de 60% des PM10, les plus grosses des particules fines, émises par les véhicules sont produites par autre chose que le pot d'échappement. D'après Tony Renucci, président de l'association Respire, c'est une conséquence de la tendance de nos voitures à être de plus en plus grosses et de plus en plus lourdes.
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