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Législatives 2022 : pourquoi la Nupes revendique-t-elle la victoire après le premier tour ?

Alors que le ministère de l'Intérieur considère que le camp présidentiel est arrivé en tête du premier tour des législatives, la Nupes, emmenée par Jean-luc Mélenchon, dénonce une "manipulation des résultats" et revendique la victoire. Les voix obtenues par certains candidats de l'alliance de gauche n'ont effectivement pas été mise à son compteur.

Article rédigé par franceinfo, Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 84 min
Jean-Luc Mélenchon vote à Marseille (Bouches-du-Rhône), dimanche 12 juin 2022. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Dans un communiqué publié lundi 13 juin, La France Insoumise a dénoncé "la manipulation des résultats" du premier tour des élections législatives "par le ministère de l'Intérieur".

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D'après le parti de Jean-Luc Mélenchon, "les résultats affichés sur le site du ministère retirent du résultat de la Nupes des candidats qui étaient pourtant investis ou soutenus officiellement" par l'alliance de la gauche. "Tout ça c'est fait pour masquer le fait que le parti macroniste a subi une lourde défaite", a jugé Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur France 2.

Plusieurs candidats de métropole et d'Outre-mer sont visés par la Nupes. A la Réunion par exemple, dans la 5e circonscription, Jean-Hugues Ratenon est arrivé en tête. Ce député sortant faisait partie du groupe France Insoumise à l'Assemblée. Il n'était pas officiellement investi par la Nupes mais a fait campagne avec des affiches aux couleurs de cette alliance avec le fameux "V" reconnaissable.
Pourtant, les près de 10 000 voix qu'il a obtenues n'ont pas été comptées dans le total de la Nupes, le ministère les a mises au crédit de la nuance "divers gauche".

Affiche de Jean-Hugues Ratenon pour une réunion publique avant le premier tour des législatives. (Jean-Hugues Ratenon)


Autre cas : celui d'Hervé Saulignac, en Ardèche. Ce candidat s'est toujours présenté comme socialiste mais avait bien l'investiture de la Nupes. Mais là encore, ses 15 000 voix n'ont pas été comptées comme des voix pour l'alliance de gauche. 
Et ce n'est pas si anecdotique pour la Nupes. En incluant ces deux résultats, la Nouvelle union populaire estime qu'elle serait arrivée en tête du premier tour. 

Lundi 13 juin, le ministère de l'Intérieur a avancé des explications pour justifier ce décompte. Beauvau explique que la Nupes a fourni une liste qui ne faisait mention d'aucun candidat en Outre-Mer et assure que trois candidats investis pas la Nupes avaient déclaré refuser cette investiture. 

La Nupes conteste cet argumentaire. Elle rappelle que l'accord scellé à gauche ne concernait pas les territoires d'Outre-Mer. Elle confirme qu'il n'y avait donc pas de candidats ultramarins sur la liste transmise au ministère mais soutient que cela n'empêchait pas que certains en Outre-Mer aient bien le soutien de la Nupes. Concernant les trois candidats qui auraient rejeté l'invesiture de la Nupes, deux d'entre eux démentent et soutiennent qu'ils défendaient bien les couleurs de cette alliance. 

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