Les prix des carburants vont baisser durablement : vrai ou faux ?
Faux !
Les prix des carburants à la pompe ne cesseront de monter à moyen et long terme d'après les spécialistes du secteur pétrolier. Les petites baisses de taxes (à court terme) n'auront qu'un effet marginal et provisoire sur les prix. Et cela pour plusieurs raisons.
Taxes
Tout d'abord, les prix resteront élevés en raison de la forte proportion de taxes dans le prix des carburants en France (54% de taxes dans un litre de super sans plomb 95). Il est inimaginable qu'un gouvernement quel qu'il soit décide de baisser fortement le niveau des taxes alors que les caisses de l'Etat sont vides et que les critères budgétaires européens doivent être respectés.
Rareté de la ressource
Ensuite, et surtout, la ressource pétrolière elle-même est responsable de la hausse inévitable des carburants. Cette énergie n'est pas renouvelable. Les réserves de pétrole diminuent, et deviennent donc plus chères.
De plus, pour extraire du pétrole aujourd'hui, les efforts techniques à fournir sont bien plus importants que par le passé. Les forages sont de plus en plus profonds, l'exploitation des sables bitumineux et la fracturation de roches coûtent cher. Pour que cette exploitation des ressources devienne rentable, les pétroliers ont tout intérêt à ce que les cours du pétrole montent et atteignent des niveaux qui justifient une exploitation onéreuse.
Demande mondiale croissante
Un autre facteur central explique la hausse à long terme du prix des carburants. Il s'agit de la demande mondiale qui ne fait que croitre. En dehors des à-coups de conjoncture, la Chine, l'Inde et l'Amérique latine consomment année après année plus de produits pétrolier. Les réserves baissent encore et les cours montent.
Les prix depuis 1956
Pour achever de nous convaincre que les prix ne baisseront plus (et ne feront que monter), il suffit de regarder la courbe des prix des carburants en France depuis 1956 exprimée en euros. En 1956, le prix du litre de super était de l'équivalent de 10 centimes d'euros. En 1974, lors du choc pétrolier, le litre passe la barre de 20 centimes d'euros pour grimper ensuite pendant plus de 10 ans et atteindre un pic à 90 centimes d'euro en 1985. La barre d'un euro pour l'essence sans plomb sera franchie définitivement en novembre 1999. Cet été, à la mi-août, le sans plomb 95 était à 1 euro 63, 16 fois plus qu'en 1956.
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