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"Marine Le Pen n'a jamais comparé prières de rue et Occupation" ?

C'est ce qu'affirme Florian Philippot. D'après le numéro 2 du Front national, la présidente du parti a parlé "d'occupation de l'espace public et pas d'Occupation". C'est faux.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
  (Marine Le Pen n'a jamais comparé prières de rue et Occupation allemande ? © Maxppp)

Marine Le Pen, renvoyée en correctionnelle pour "incitation à la haine raciale, n'aurait jamais comparé les prières de rue avec la période de l'Occupation. "Elle a dit : ils occupent l'espace public ", affirme Florian Philippot. Le numéro 2 du Front national invite d'ailleurs à réécouter les propos de la présidente du parti pour en avoir le coeur net. 

Qu'a dit Marine Le Pen ?

Voici donc les propos qui valent à Marine Le Pen un renvoi en correctionnelle. L'extrait vient d'une réunion publique tenue à Lyon le 10 décembre 2010 devant des militants Front national :  

"Il y a eu des prières sur la voie publique. Il y a dix ou quinze endroits où, de manière régulière, un certain nombre de personnes viennent accaparer les territoires. Je suis désolé mais pour ceux qui aiment parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler pour le coup. Certes, il n'y a pas de blindés, il n'y a pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même."

Marine Le Pen parle des prières de rue à Lyon en décembre 2010
Marine Le Pen parle donc à la fois d'occupation du territoire et de l'occupation allemande pendant la Second Guerre mondiale. Et ce n'était pas une première. Quelques mois plus tôt, lors d'une conférence de presse à l'occasion des 60 ans de l'appel du 18 juin 1940, la députée européenne fait un lien encore moins ambigüe entre immigration et Occupation. 

"Très clairement, comme en 1940, certains croient pouvoir se comporter dans la France de 2010 comme une armée d'occupation."

Campagne à front renversé

Ces deux déclarations interviennent dans un contexte de campagne interne au sein du Front national. Depuis le mois d'avril 2010, la course à la succession de Jean-Marie Le Pen est lancée entre les deux vice-présidents d'alors, Marine Le Pen et Bruno Gollnish. 

C'est une opposition entre deux visions de la ligne politique Front national. D'un côté Marine Le Pen et sa "refondation nationale"; de l'autre, Bruno Gollnish, tenant d'une "Droite Ligne" (pour reprendre les titres des deux publications lancées par les partisans de chacun des camps).

Marine Le Pen l'a finalement emporté en janvier 2011. Mais pour y arriver, il a fallu qu'elle rassemble le plus de militants possible, y compris chez les plus hostiles à la réforme du parti de Jean-Marie Le Pen. La déclaration qui lui vaut aujourd'hui un renvoi en correctionnelle a d'ailleurs été faite devant des militants lyonnais, c'est-à-dire dans le fief historique de Bruno Gollnish.

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