Vrai ou faux
Mercosur : est-ce que la France importe déjà "la moitié de ses fruits, légumes et poulets", comme le dit la FNSEA ?

Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a affirmé sur franceinfo que la France "importe 55% des poulets qu'on consomme, 60% de nos fruits et 40% de nos légumes".
Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Elevage de poulets à Madrid en Espagne. Illustration/ (KARRASTOCK / MOMENT RF)

Est-ce que la France importe déjà beaucoup de produits qu'elle consomme ? C'est ce que déplore en tout cas Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA. Il s'oppose fermement à l'accord commercial avec le Mercosur, notamment parce que la France importe déjà trop, selon lui. C'est ce qu'il a dit sur franceinfo, mercredi 20 novembre. "Aujourd'hui, en France, on importe 55% des poulets qu'on consomme dans ce pays. On importe 60% de nos fruits, de nos moutons, 40% de nos légumes. On importe 25% de notre viande bovine. Le sujet c'est notre souveraineté alimentaire", conclut-il. 

Des proportions correctes 

Ce qu'affirme Arnaud Rousseau est en grande partie vrai. Les chiffres qu'il avance sont corrects ou proches de la réalité. Par exemple sur le poulet, ce n'est pas 55%, mais plutôt 50% de produits importés. En tout cas, ces chiffres montrent bien une baisse de la production agricole française en général, qui ne suffit pas à nourrir toute la population. Mais ce n'est pas qu'une question de souveraineté alimentaire.

Prenons par exemple les fruits et les légumes. Arnaud Rousseau a raison de dire que la moitié est importée. Mais ce qu'il ne précise pas, c'est qu'il s'agit en partie de denrées qui ne poussent pas, ou très peu, en France. Par exemple, l'orange que vous pressez ce matin ou la clémentine que vous mangerez tout à l'heure. Ces deux fruits sont majoritairement importés, tout comme les fruits exotiques. C'est le cas aussi des tomates. Les Français en trouvent tout au long de l'année dans les commerces alors qu'en hiver elles ne peuvent pas venir de France, elles sont donc importées du Maroc ou d'Espagne. C'est pareil pour les kiwis, qu'on mange toute l'année, ce qui n'était pas le cas autrefois. 

Une production de poulet en baisse et une consommation en hausse

Pour la viande, les chiffres que donne Arnaud Rousseau sont aussi plutôt vrais. Un peu moins de la moitié de la viande de mouton est importée. Pour les poulets, un sur deux vient de l'étranger. Pour la volaille, les importations s'expliquent par une baisse de la production en France à cause de la grippe aviaire ces dernières années. La consommation est, elle, dans le même temps, en nette hausse, notamment parce que c'est une viande moins chère que le bœuf, par exemple. Le bœuf est d'ailleurs l'une des viandes qu'on importe le moins. À peine 20% de ce qu'on consomme. La plupart du temps, cette viande rouge importée est servie dans les restaurants et les enseignes de restauration rapide. D'ailleurs le Haut conseil pour le climat note qu'"en 20 ans, les importations de viandes et  préparations de volailles ont été multipliées par plus de quatre. L’importation de produits étrangers semble en partie répondre à la demande de l’industrie agroalimentaire et des circuits hors domicile."

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