Mésinformation- Désinformation- Malinformation : quelles différences ?
La “mésinformation” désigne la diffusion d'informations erronées ou inexactes, mais sans intention délibérée de tromper, sans malveillance. De fausses informations qui circulent bien souvent sur la toile à la vitesse de l’éclair, à l’ère des réseaux sociaux et des plateformes de partage de contenu, il est donc difficile de les intercepter rapidement pour les corriger. On en voit souvent apparaître lors des grandes catastrophes, des photos chocs que se partagent les internautes, sous le coup de l’émotion, dont on découvre parfois ensuite qu’elles ont été prises sur d’autres sites.
Désinformer pour nuire
Quand on parle de désinformation, on parle de fausses informations, fabriquées de toutes pièces avec l’intention de nuire à quelqu’un, à un groupe ou à État. La Russie est experte dans ce domaine : elle fabrique des mensonges pour déstabiliser ou discréditer ses ennemis. On peut citer comme exemple, la récente psychose en France autour des punaises de lit, amplifiée par une campagne de manipulation de l’opinion imputée par le gouvernement français à Moscou. Une campagne de désinformation qui attribuait l’origine de l’infestation aux réfugiés ukrainiens. Mais les fausses informations peuvent aussi avoir comme objectif de faire rire, ou bien de faire du clic, de générer du trafic dans un but lucratif car la publicité rapporte des millions aux sites de désinformation.
La "Malinformation" : une arme politique
Mal informer est aussi un acte malveillant, mais on ne fabrique pas du faux, on va piocher de vrais faits ou de vrais chiffres afin de les utiliser de manière trompeuse ou dans un contexte erroné. On déforme donc alors la réalité pour son propre intérêt ! C’est une arme très utilisée dans le monde politique avec plus ou moins d’intensité. Sur la gamme de la "mal-information en politique" on trouve la statistique un peu détournée pour justifier une position jusqu’à la manipulation totale pour faire dire ce que l’on veut à un sondage ou une étude.
Ces infox alimentent le scepticisme des Français. Selon le dernier baromètre de la Croix Kantar sur la confiance dans les médias : près de 30% d’entre eux n’ont pas confiance dans ce qu’ils disent. Mais la manipulation de l’information exacerbe aussi les tensions sociales ou politiques en polarisant les débats et en enfermant les individus dans des bulles informationnelles qui ne font que renforcer leurs convictions.
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