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Mortalité infantile : la France est-elle passée de la 4e à la 22e place depuis 2014, comme l'affirme Jean-Luc Mélenchon ?

Le candidat de La France insoumise à la présidentielle dénonce un "bilan caché" de la mortalité infantile. D'après Jean-Luc Mélenchon, la France aurait dégringolé au classement. C'est vrai, mais cela ne dit pas grand-chose de la mortalité infantile qui a plutôt tendance à stagner.

Article rédigé par Thomas Pontillon, Joanna Yakin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un enfant prématuré soigné à Marseille, en janvier 2005. (Photo d'illustration) (GERARD JULIEN / AFP)

Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé sur Twitter un "bilan caché" de la mortalité infantile en France. Selon Jean-Luc Mélenchon, la France serait même tout juste devant la Roumanie. 

La France, 20e au classement

Jean-Luc Mélenchon n'est pas loin de la vérité concernant le classement de la France. D'après les données Eurostat, nous nous situons sous la moyenne européenne, à la 20e place avec 3,8 décès d'enfants de moins d'un an pour 1 000 naissances en 2019. En revanche, la 4e place mise en avant par Jean-Luc Mélenchon ne remonte pas à 2014 mais à 2004, à une époque où l'Union européenne comptait moins de pays. 

Jean-Luc Mélenchon procède toutefois à un raccourci en liant cette chute au classement à une hausse de la mortalité infantile en France. En réalité, sur la dernière décennie, cet indicateur a plutôt tendance à stagner avec de légères fluctuations en fonction des années, comme le montre ce tableau de l'INSEE. Une légère augmentation est effectivement notée entre 2014 et 2019, passant de 3,4 décès à 3,8.

Mais dans le même temps, la mortalité infantile à plutôt eu tendance à baisser dans les autres pays européens. Cette amélioration à l'étranger explique en partie pourquoi la France se fait doubler au classement alors que le taux de mortalité en France reste malgré tout assez faible.

Par ailleurs, les données encore non consolidées de l'INSEE pour 2020 affichent un taux de mortalité qui serait reparti à la baisse tout dernièrement avec 3,6 décès sur 1 000 naissances cette année là.

Manque d'études pour expliquer la mortalité infantile en France

Comment expliquer toutefois cette tendance à la stagnation du taux de mortalité infantile en France ? Plusieurs pistes sont évoquées : des grossesses de plus en plus tardives, davantage de jumeaux naissant plus souvent de façon prématurée... Mais ces pistes ne sont que des hypothèses car très peu d'études existent sur ce thème. Il y a dix ans déjà, la Cour des Comptes regrettait que ce sujet ne soit pas assez analysé.

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