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Paris est-elle devenue un désert médical ?

Deux personnalités de droite affirment que la capitale française est touchée par le manque de médecins. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un medecin avec une carte vitale. (Illustration).  (MARC OLLIVIER / MAXPPP)

Le phénomène des déserts médicaux touche-t-il Paris ? Oui, à en croire Rachida Dati, candidate aux municipales dans la capitale. "Paris est considérée comme un désert médical", a-t-elle affirmé sur franceinfo jeudi 14 novembre. La présidente de la région Île-de-France, le même jour, a aussi déclaré sur Radio classique : "On a un système de santé qui est complètement saturé avec un phénomène de désertification médicale. Vous ne trouvez plus un généraliste de secteur 1 dans Paris." C'est faux, et la cellule Vrai du faux de franceinfo vous explique pourquoi. 

La plus forte densité de médecins généralistes

Pour vérifier les déclarations de Valérie Pécresse, nous avons tenté notre chance auprès d'un cabinet médical de l'est parisien. Il nous a confirmé qu'un rendez-vous dans la journée était possible et que le médecin était conventionné secteur 1. 

Concernant le supposé désert médical parisien, là encore, c'est faux. Si Paris connaît un déficit de médecins dans quelques arrondissements selon l'Agence régionale de santé, on est très loin d'un désert médical. La capitale compte 248 généralistes pour 100 000 habitants selon les statistiques du ministère de la Santé. Il s'agit de la zone où la densité de médecins est la plus forte en France. C'est le double par rapport aux départements voisins d'Île-de-France, où là la situation est plus tendue. C'est aussi deux fois et demi plus que dans les départements du Loiret, l'Ain, la Mayenne ou encore la Vendée. 

Les départs en retraite en cause 

Cela ne veut pas dire que tout est rose à Paris. La capitale a de moins en moins de médecins, elle a perdu 25% de ses effectifs ces dernières années. Mais ces départs massifs sont liés à un phénomène qui n'est pas spécifique à Paris. C'est à cause du vieillissement de la population médicale et cela touche toute la France.
Même si le coût de l'immobilier à Paris peut évidemment freiner les installations, ce sont surtout les départs en retraite qui pèsent.

Selon l'Atlas de la démographie médicale en France du Conseil de l'ordre national des médecins, on est passé en France de 94 000 généralistes en 2010 à 87 000 en 2019. La pyramide des âges est inquiétante : un quart des médecins aujourd'hui ont plus de 60 ans et sont donc proches de la retraite. Le nombre de généralistes devrait continuer de baisser jusqu'en 2025 avant d'être enrayé, dans quelques années, grâce notamment à la fin du Numerus clausus, qui limite le nombre d'étudiant en médecine. 

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