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Pierre Moscovici dit-il vrai sur le taux du livret A ?

En annonçant la baisse du taux du livret à 1,75% au 1er février 2013, le ministre de l'Economie affirme que le "pouvoir d'achat du livret A sera le plus important depuis deux ans". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Faux

Livrons nous pour commencer à un décryptage. Pierre Moscovici parle du "pouvoir d'achat du livret A" . Le ministre explique qu'il s'agit de "la différence entre taux du livret A et le taux d'inflation" , c'est l'argent que l'on gagne vraiment. D'autres appelleront ça le taux réel, ou le taux hors inflation.

Comparaison avec 2011 et 2012

Avec une inflation à 1,2% et un taux du livret A fixé à 1,75%, le taux réel est de 0,55%. Ce "pouvoir d'achat" comme dit Pierre Moscovici est meilleur qu'en 2011. Cette année là, le taux du livret A avait été fixé à 2% en février, puis 2,25% en aout avec une inflation sur l'ensemble de 2011 à 2,1%. En faisant une moyenne, on voit qu'à l'époque, les épargnants ne gagnaient pas un sous sur leur livret A.

En 2012, c'est différent. Le taux du livret A était resté 2,25% et l'inflation avait baissé à 1,2% l'an-dernier. Le "pouvoir d'achat" du livret A était de 1,05%. Bien meilleur que celui annoncé hier par Pierre Moscovici.      

Années 70 : taux négatifs  

Cela étant dit, un coup d'œil dans le passé permet de mesurer le chemin parcouru par les taux réels depuis près de 40 ans.   
En 1974, le taux du livret A était de 6%. Mais l'inflation était de 13,7% ! Résultat, le taux réel était négatif de 7,7%. Cela  signifie que pendant les années 70 et jusqu'au milieu des années 80, quand les Français épargnaient sur leur livret A, ils perdaient de l'argent en francs constants. En 1981, le taux du livre A avait atteint un record à 8,5%, mais l'inflation était à encore à 13,4%.

Nous avons cessé de perdre de l'argent sur notre livret A en 1985 (livret A à 6% et inflation à 5,8%). Depuis cette époque, quoi qu'on en dise, les taux réels du livret A n'ont plus jamais été négatifs, même s'ils nous semblent souvent bien modestes.  

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