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Plus de dépenses pour un écolier parisien qu'en Seine-Saint-Denis ?

"Je suis toujours frappé par le fait qu'il y a plus d'argent déboursé par l'Education nationale pour un petit écolier à Paris qu'en Seine-Saint-Denis", lance le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde. Vrai, mais...
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Jean-Christophe Lagarde affirme que l'Education nationale dépense plus pour un écolier de Paris que pour un enfant de Seine-Saint-Denis © Maxppp)

Vrai

Jean-Christophe Lagarde se base en fait sur les calculs d’un rapport de la Cour des comptes, révélé il y a maintenant deux ans par le journal Le Monde. D'après ce rapport, le ministère de l'Education dépensait en 2010 une moyenne 2.860 euros pour un écolier de l'académie de Créteil, dont dépend la Seine Saint-Denis, contre 3.134 euros pour un élève parisien (au niveau de la moyenne nationale).

En clair : l'Etat dépense effectivement moins par élève dans un territoire qui concentre pourtant le plus de difficulté scolaires.

Sauf que... 

Si on met de côté les dépenses, le nombre d’enseignants par élève est plus important en Seine Saint Denis qu’à Paris. Ils sont 524 pour 10.000 écoliers dans le 93, contre 514 dans la capitale, d'après les chiffres actualisés de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance. Plus concrètement, il y a 19 élèves par enseignant dans l'académie de Créteil contre 19,4 dans celle de Paris.

Un écart qui devrait encore se creuser à la rentrée prochaine avec l’instauration d’un critère de difficulté sociale dans l’attribution des moyens. "La Seine Saint Denis va avoir 240 emplois de plus dans le premier degré alors que Paris en perd 29 ", assure le ministère.

Des enseignants plus jeunes

Moins de dépenses mais plus d'enseignants en Seine-Saint-Denis. Un paradoxe qui s'explique en grande partie par le "coût" plus faible des enseignants du 93. ​En moyenne, les enseignants du département de région parisienne ont quatre ans de moins que leurs collègues de la capitale. 17% d'entre eux ont moins de 30 ans alors qu'ils ne sont que 10% à Paris. A contrario, plus du tiers des enseignants du premier degré à Paris ont plus de 50 ans. En clair : moins d'ancienneté et donc moins de rémunération. 

Sources

Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, Education nationale 

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