Vrai ou faux
États-Unis : Donald Trump, cible de la désinformation de ses opposants comme de ses partisans

La présidentielle américaine agite toujours les réseaux de désinformation, une semaine après la victoire de Donald Trump.
Article rédigé par Armêl Balogog
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président élu Donald Trump lors d'une réunion de la Conférence des républicains de la Chambre des représentants au Hyatt Regency à Capitol Hill, le 13 novembre 2024, à Washington, DC. (POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Le Vrai ou Faux a déjà consacré l'une de ses chroniques au déni de certains électeurs démocrates américains, incrédules, qui accusent Donald Trump d'avoir triché pour remporter l'élection présidentielle de début novembre 2024. Plus d'une semaine après le scrutin, la désinformation au sujet du président républicain réélu prend maintenant plusieurs formes sur les réseaux sociaux. Elle provient aussi bien des anti que des pro-Trump.

Une désinformation pour affaiblir Donald Trump

Les deux camps ont des objectifs très différents. Les opposants à Donald Trump partagent cette désinformation – en sachant ou en ne sachant pas qu'il s'agit de fausses informations – pour décrédibiliser le milliardaire.

Des internautes partagent par exemple une vieille citation qui est attribuée à Donald Trump, repéré par Snopes. En 1998, il aurait confié au magazine People que s'il devait se présenter à une élection aux États-Unis, il le ferait au sein du parti républicain, parce que, les électeurs républicains "sont le groupe d'électeurs le plus bête du pays".

La citation exacte qui est relayée sur internet est celle-ci : "Si je devais me présenter à une élection, je le ferais en tant que républicain. Ils sont le groupe d'électeurs le plus bête du pays. Ils croient tout ce que dit Fox News. Je pourrais mentir et ils goberaient tout. Je parie que mon score serait terrible."

Cette citation circule depuis plusieurs années. Elle a émergé sur les réseaux sociaux pour la première fois en 2015, avant la première élection de Donald Trump, et elle est complètement fausse. Le magazine People avait expliqué à FactCheck.org à l'époque n'avoir jamais retrouvé de trace de cette phrase dans ses archives.

Ce n'est pas la seule citation de Donald Trump sans aucun fondement qui circule. Selon certains de ses opposants, notamment Bill Kristol, un auteur conservateur américain mais anti-Trump, le président réélu aurait qualifié les soldats américains morts au combat de "losers" lors d'un voyage dans le nord de la France. Mais là encore, Snopes explique qu'il n'y a aucune preuve que Donald Trump ait tenu ces propos.

Une désinformation pour renforcer son image

Au contraire, la désinformation en provenance du camp Trump sert plutôt à renforcer son image de sauveur des États-Unis, d'un survivant voire d'un immortel après deux tentatives d'assassinat. 

Ainsi, Alex Jones, un célèbre animateur radio américain, célèbre aussi pour véhiculer de nombreuses théories du complot à une large audience, et fidèle soutien de Donald Trump, affirme que les démocrates "vont essayer de tuer Trump dans les 70 prochains jours, avant son investiture", dans son émission "Info Wars", "guerre de l'information" en français, regardée par plus de six millions de spectateurs. Il affirme aussi que les auteurs des deux tentatives d'assassinat qui ont visé Donald Trump ces derniers mois étaient des émissaires des démocrates.

Il s'agit là aussi d'affirmation sans fondement. Alex Jones reprend la théorie d'un État profond qui agirait en coulisses pour faire gagner les démocrates et installer un "nouvel ordre mondial". Même après la défaite de Kamala Harris, il est persuadé que cet État profond existe et qu'il tente de contrôler le monde en secret.

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