: Vrai ou faux

Gouvernement de François Bayrou : deux intox sur le nouveau Premier ministre

Il y a beaucoup de choses qui circulent sur les réseaux sociaux depuis la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, vendredi 13 décembre. La cellule Vrai ou faux vous propose d'en vérifier quelques-unes.

On commence par cette accusation d'Aurélie Trouvé, députée de la France insoumise, qui tire un bilan plutôt négatif des quatre années de François Bayrou au haut-commissariat au Plan : "Voilà un ex-haut commissaire au Plan qui n'a en fait rien planifié, si ce n'est de planifier son poste de Premier ministre." En réalité, si on met à part le trait d'ironie, c'est plus complexe que ça. D'un point de vue quantitatif, François Bayrou n'a pas rien fait au haut-commissariat au Plan. En quatre ans, 18 études ont été publiées, un rapport a été corédigé et deux autres rapports ont été commandés. En revanche, du point de vue qualitatif, en fait leur intérêt a été assez limité selon un rapport d'information du Sénat à ce sujet, publié en septembre. Il estime que la planification a été "embryonnaire". La conclusion du rapport est sans appel : "À ce jour, la contribution du HCP à la définition des politiques publiques n’a pas pleinement répondu aux attentes importantes qui avaient été placées" en lui.

Son passé de ministre de l'Éducation pointé du doigt 

Sur les réseaux sociaux, on lit aussi que François Bayrou a supprimé les textes d'Aimé Césaire du bac littéraire, pour des raisons politiques, quand il était ministre de l'Éducation. Il y a du vrai et du faux car c'est lui qui avait d'abord ajouté Aimé Césaire dans le programme scolaire. François Bayrou a été nommé ministre de l'Éducation en 1993. L'année suivante, il a inscrit deux textes d'Aimé Césaire dans la liste des ouvrages à étudier pour le bac des terminales littéraires. Il s'agissait du Cahier d'un retour au pays natal et du Discours sur le colonialisme.

Cette décision a provoqué une levée de boucliers à l'époque, aussi bien de personnalités politiques que d'enseignants. Ils reprochaient à Aimé Césaire d'avoir fait un parallèle entre nazisme et colonialisme. François Bayrou est alors revenu sur sa décision et a finalement retiré Aimé Césaire du programme.