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Série : bilan d'une rentrée décevante

On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise. Jamais à l'abri de mauvaises non plus. La rentrée américaine a été une nouvelle fois décevante. Pas de quoi s'étonner même si chaque année, on guette la création qui va sortir du lot, celle qu'on va regarder plus d'une ou deux semaines. Cette fois, c'est "Masters of Sex", sur Showtime. Pour le reste, on se console avec des séries existantes.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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De l'autre côté de l'Atlantique, les années se suivent et ont une fâcheuse tendance à se ressembler. Les mois de septembre et d'octobre sont réservés à la rentrée, autrement dit au lancement de nouveautés, exactement comme chez nous pour la littérature. Cette pratique, presque aussi ancienne que la télévision elle-même, devrait sans doute être réformée car au XXIe siècle, elle constitue un anachronisme.

Quoi qu'il en soit, les chaînes américaines continuent bon an mal an à se tirer la bourre à chaque retour de l'automne et, le temps passant, cette rivalité n'est plus celle de l'excellence mais bien de la médiocrité.

Parmi la vingtaine de nouveautés qui ont envahi les grilles des quatre grandes chaînes généralistes (NBC, CBS, FOX et ABC) mais aussi celles des réseaux câblés, on peut sans trop d'hésitation mettre la totalité à la poubelle. On peut presser le bouton "pause " pour la grande majorité des nouvelles fictions et même ne pas du tout en regarder certaines, totalement dépourvues d'intérêt ou manquant tellement d'oginalité qu'elles sont une simple perte de temps.

Superbe casting

Dans ce marasme ambiant, seule réussit à tirer son épingle du jeu Masters of Sex , développée par Michelle Ashford pour Showtime, la chaîne de Dexter , Californication ou encore Homeland . Elle s'inspire d'une biographie relatant l'expérience menée à partir de 1957 et pendant près de 40 ans par le Dr. William Masters et son assistante Virginia Johnson sur la sexualité aux Etats-Unis.

Servie par un superbe casting (Michael Sheen et Lizzy Caplan), la série se montre d'une grande subtilité et évite constamment le piège du voyeurisme ou de la surenchère. Au-delà des expériences visant à mesurer l'activité physiologique humaine lors d'un rapport sexuel, Masters of Sex interroge sur la place de la femme dans le couple, sur le lien entre relations physique et sentimentale, sur la féminité, la maîtrise du désir, la frustration, l'homosexualité, etc.

Aucun sujet n'est laissé de côté, ni traité à la légère. Il y a une grande application dans la progression de l'intrigue et dans le traitement de questions intimes qui concernent chaque spectateur. Pour ne rien gâcher, la série se révèle capable de manier un humour assez léger et de s'aventurer dans des scènes extrêmement émouvantes où les acteurs, et notamment Allisson Janney, dévoilent toute la palette de leur jeu.

Revenir à des choses anciennes

Conséquence : en cette rentrée morose, le mieux est de se retourner vers des séries déjà éprouvées. La saison 5 de The Good Wife est excellente et dépasse nettement les deux précédentes.

On ne saurait trop conseiller également American Horror Story : Coven . Ce troisième opus de l'histoire horrifique des Etats-Unis atteint une maîtrise assez exceptionnelle et peut se révéler envoûtante - cela parle de sorcières - même si on n'apprécie pas le genre. Le propos va bien au-delà d'une fiction de série B.

Enfin, un détour par la deuxième saison de la série suédo-danoise Bron paraît indispensable pour tous les amateurs de polar.

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