Chez les Jarawas
Il y a un peu
plus de deux ans, la dernière représentante des Bo s'éteignait. Les Bo sont, ou
plutôt, il faut maintenant parler au passé, étaient une tribu des îles Andaman,
un archipel situé dans le Golfe du Bengale près de la Birmanie. Les Bo
dépendaient directement du gouvernement indien. Aujourd'hui, c'est une autre tribu des Andaman qui est menacée, les
Jarawa. Comme, les Bo, les Jarawa sont un des peuples les plus vieux du monde.
On estime que leur culture date de cinquante à soixante cinq mille ans. Ils
sont vraisemblablement les descendants des premiers migrants partis d'Afrique. Les
Jarawa ne sont plus 360 répartis en groupe de 40 à 50. Ce sont des nomades et vivent
de chasse et de cueillette dans la forêt.
C'est en 1998 qu'ils ont été pour
la première fois en contact avec le monde extérieur. Leur territoire est
théoriquement placé sous un régime spécial pour les protéger mais depuis une
dizaine d'année, une route traverse leurs terres et avec cette route, ce sont
les braconniers qui viennent piller leur
réserve de gibier. Il y a aussi les touristes qui déferlent par bus
entier pour se livrer à ce que l'on appelle des safaris humains. Et cela malgré
une décision du gouvernement indien qui vient encore d'interdire un complexe
touristique dans la région. C'est une situation que dénonce l'ONG Survival
International, une association qui milite pour la protection des peuples
indigènes
Les Jarawa sont très vulnérables.
Leur système immunitaire n'est pas adapté à nos petites maladies, bénignes pour
nous mais qui peuvent leur être fatales. Avec l'assentiment des autorités
locales, ils sont donc devenus l'objet d'une curiosité de masse avec tous les
excès que l'on peut imaginer comme le souligne Sophie Baillon, la porte-parole
de Survival International en France....
"Tout ce que demandent les Jarawa c'est de pouvoir
continuer à vivre comme ils le souhaitent, en paix, et qu'ils ne soient pas
envahis par des intrus qui empiètent sur leur territoire et qui les empêchent
de pouvoir vivre de manière pacifique. La vidéo qu'avait diffusée le journal
The Guardian montrait effectivement que la police ordonnait aux femmes Jarawa
de danser sans même demander leur avis. Et donc, il y a une espèce de
soumission de la part des Jarawa et en plus de voyeurisme, aussi, de la part et
des touristes et de la police qui est corrompue. Et donc, on sent bien que
c'est un genre de projet qui leur est totalement imposé et dont ils ne sont
absolument ni bénéficiaires ni partie prenante et aucun droit de parole sur ce
genre de développement"
Des hommes
politiques indiens voudraient intégrer les Jarawa de façon à ce que leur
culture disparaisse mais Sophie Baillon précise que c'est bien par choix et non
par ignorance que les Jarawa souhaitent rester à l'écart de notre monde.
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