En kayak de Tunis à Bruxelles
A 45 ans, Alexandre Georges est un simple citoyen mais il s'est engagé totalement pour une noble cause. Depuis septembre 2011, il pagaie 5 à 6 heures par jour à bord de son kayak de mer pour dénoncer l'accueil réservé aux migrants en Europe.
Après 17 ans passés au Canada où il était employé des postes, Alexandre Georges vient en vacances en Italie. Il découvre alors les images dramatiques des corps des réfugiés africains qui échouent sur les plages de l'île de Lampedusa. Alexandre a quelques économies, il décide de consacrer son temps à plaider la cause de ces hommes et de ces femmes abandonnés, en pleine détresse.
Dans un premier temps, il enquête sur les sommes allouées par l'Europe pour régler la question. Ce sont des milliards d'euros qui sont distribués chaque année. Alexandre Georges constate que non seulement les résultats de ces investissements sont plus que décevants mais des immigrés sont illégalement refoulés en dépit des conventions internationales.
Il décide de s'installer à Lampedusa…
"J'ai essayé de "conscientiser" les Lampedusins mais ce dont je me suis rendu compte c'est qu'effectivement, les autorités, en catimini, me disaient "oui, Alexandre, il y a bien des refoulements illégaux". Donc, de là, j'ai voulu m'intéresser à la chose et en voulant m'intéresser à la chose, en février 2011, il y a eu les premières arrivées massives de Tunisiens sur l'île et là j'ai dit il faut que je m'implique un peu plus. Il fallait que quelqu'un qui soit indépendant puisse dire ce qui se passait vraiment à Lampedusa et c'est ce que je me suis efforcé de faire. En tout et pour tout, je suis resté un an sur l'île comme observateur."
Après une année passée à Lampedusa, où il a été pris pour un espion par les policiers italiens, Alexandre Georges se lance dans le voyage de l'espoir, un peu sur l'itinéraire des migrants du continent africain. Avec son kayak de mer, il part de Tunisie, repasse à Lampedusa, puis se rend en Sicile, longe la côte ouest de l'Italie. Destination Bruxelles. Il devrait y être à la mi-septembre. Il demande à l'Europe de mettre sur pied une meilleure structure d'accueil pour les clandestins et une étude plus juste et plus humaine de chaque cas. Le but, précise-t-il, n'est pas d'accueillir toute l’immigration clandestine mais d'étudier le cas de chaque individu sans mettre sa vie en danger. A chacune de ses étapes, il organise des conférences, fait signer une pétition, et décroche des rendez-vous avec des personnalités politiques qui l'encouragent dans sa démarche. Il est actuellement sur le Rhône, à Lyon.
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