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Gwitchin, Badjao, Rabari... les peuples "racines" menacés par le "progrés"

Ce sont les hommes "racines". Les peuples autochtones qui vivent en lien direct avec la nature. Ou vivaient. Car ils sont nombreux à être victimes de notre progrès et être finalement déracinés, chassés de leurs terres, de leur environnement
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Le photographe, Pierre de Vallombreuse,
s'intéresse aux peuples racines , depuis plus de 20 ans. Il en a rencontré une quarantaine et aujourd'hui, il nous en fait
découvrir 10 dans un album, Hommes racines , paru chez La
Martinière.

Les Badjao ,
par exemple. Ce sont un peu les Gitans de la mer de Chine et de la mer de
Célèbes. Peuple de pêcheurs, ils vivent dans leur embarcation. Parfois deux
familles peuvent partager le même toit. La pêche intensive industrialisée des Chinois ou des
Japonais détruit complètement leurs ressources. De plus en plus, les Badjao sont
contraints de se sédentariser pour survivre.

Autre peuple
nomade, les Rabari en Inde. Eleveurs de dromadaires depuis plusieurs siècles,
ils sont l'objet de railleries et de mépris. Avec leurs troupeaux de chameaux,
ils doivent composer entre les autoroutes, les lotissements, les terres
empoisonnées par les pesticides, la pollution industrielle. Leur territoire se
réduit comme peau de chagrin dans une Inde qui se modernise. Eux aussi sont
contraints à la sédentarisation.

Et il en va de
même pour les Gwitchin , les éleveurs de caribou au Canada, les Hadzabe ,
victimes du tourisme de masse en Tanzanie...

Pierre de
Vallombreuse témoigne de cette violence qui s'abat sur ces peuples dépositaires
de savoirs anciens mais qui ont le tort de vivre sur des richesses convoitées
par les partisans du progrès...

 "Oui, ce sont des richesses, mais c'est vite épuisé.
On sait ce que deviennent les sols après qu'il y a eu le palmier à huile, ça
pompe tout, ça devient des déserts de latérite. On est en train d'appauvrir les sols et des terres extrêmement fertiles qui pourraient nourrir des gens sont
complètement dévastées. Donc, on est de toutes les façons dans une société au
court terme, au profit immédiat. La grande différence entre ces peuples et nous
c'est que, eux, ils plantent pour leurs enfants. Ils plantent des arbres
fruitiers, ils plantent des choses qui vont grandir, comme ça, quand l'enfant
sera grand, il aura ses noix de coco, il aura ses papayes, il aura ses arbres,
il aura des plantes. Et nous, on va laisser quoi ?"

Au moment où
le débat sur la protection de la nature gagne notre société de consommation,
Pierre de Vallombreuse rappelle qu'au milieu de cette nature il y a aussi des
hommes et des femmes qui en dépendent directement et que l'on a parfois
tendance à oublier.

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