La saga des Inuit

Les Inuit appartiennent à cette catégorie. Le long du cercle arctique, ils subsistent en groupes plus ou moins importants tiraillés entre le respect des traditions ancestrales, très proches de la nature, et la poussée du modernisme. Spoliés de leurs terres riches en ressources minières, ils tentent de faire valoir leurs droits.

Depuis soixante ans, Jean Malaurie s'est fait l'avocat de ces peuples du très grand nord. Habitué à partager la vie des Inuit, à "l'esquimaude", il en est devenu l'un des meilleurs connaisseurs. Son livre, "Les derniers rois de Thulé", a été le premier d'une longue série sur le sujet et l'œuvre initiatrice de la célèbre collection "Terre Humaine". Malaurie a aussi réalisé plusieurs films qui sont autant de témoignage d'une époque révolue.

Le commentaire peut être parfois suranné mais il reste riche en enseignement sur les traditions des Inuit, du Canada à la Russie en passant par le Groenland. En prenant l'exemple des Youït, en Sibérie, on est amené à reconsidérer la relation entre la vie et la mort….

"Pour les Youït, l'énergie vitale perdue par un mort se glissait dans une nouvelle matrice humaine ou animale. Dans une matrice humaine quand le nom du mort était donné un nouveau né. Dans la pensée Youït, ce qui différenciait justement l'homme de l'animal c'était le nom transmis avec la vie qui lui était attachée. Relié à tous ses ancêtres, l'homme participait à la communauté des vivants et des morts. Temps éloignés, si proches pour le Youït, où les bêtes vivaient avec les hommes et, parfois, s'accouplaient avec leurs femmes."

Pour remettre à jour ces observations sur les peuples Inuit, le centre d'études arctiques vous propose, toute la journée de mardi prochain, de redécouvrir quatre films de Jean Malaurie. Après chaque projection, les spécialistes viendront répondre à vos questions. C'est à partir de 9h dans le grand amphi de l'école des hautes études en sciences sociales, boulevard Raspail à Paris.