La guerre à hauteur d'enfant
Le romancier Didier Daeninckx et le dessinateur Pef ont imaginé l’histoire qui pouvait se cacher derrière le monument aux victimes de 14-18 du petit village de Gentioux : sous la stèle sur laquelle sont gravés les noms des victimes, cette inscription : "Maudite soit la guerre". Elle est désignée du doigt par la statue d’un enfant. Et c’est l’histoire de cet enfant qu’ont imaginé Daeninckx et Pef dans un bel album grand format précisément appelé Maudite soit la guerre . On suit l’épopée à travers le pays du petit Fulbert qui, las de ne pas savoir si son père est encore envie, a décidé de le retrouver. Ce voyage est évidemment prétexte à faire découvrir aux lecteurs ce qu’était le quotidien de la France en guerre. Un album à la fois beau, simple et émouvant à lire à partir de 7 ans et publié par Rue du Monde.
Et cette fois, cela se passe aujourd’hui, en France, dans le foyer pour ados où débarque le jeune Appolinaire Mayembé. Sur son dossier, cette simple mention : "Adolescent en difficulté. Passé douloureux". Le roman alterne les récits de deux guerres : celle que mènent, sous l’emprise de la drogue, de l’alcool et de la terreur, les enfants-soldats, et celle que livre Appolinaire contre lui-même, pour tenter de se construire. Le roman est intitulé Une arme dans la tête et signé Claire Mazard, dont l’écriture à la fois âpre, sensible et acérée, saisit le lecteur dès la première page pour ne plus le lâcher. C’est à lire à partir de 13 ans dans la collection Tribal des éditions Flammarion.
La guerre à hauteur de jeune fille
AvecLa guerre de 14 n’a pas eu lieu, d’Alain Grousset. Il s’agit d’une uchronie, ce qui consiste à imaginer l’histoire comme si un événement majeur n’avait pas eu lieu ou s’était déroulé différemment ; on joue en quelque sorte à " Et si…"
"Et si …" dans le cas présent "l’assassinat de François Ferdinand, qui déclencha la première guerre mondiale, avait échoué". On se retrouve 100 ans plus tard, dans une France politiquement vitrifiée un siècle plus tôt : de part et d’autre de la frontière, deux murs ; et une France et une Allemagne qui consacrent l’essentiel de leurs richesses à financer ce face à face aussi vain que mortifère. Entre en scène la jeune – et jolie – Constance, recrutée par les services secrets français pour voler aux allemands les plans de la bombe atomique. On en dira pas plus sur ce roman à rebondissements, rondement mené, si ce n’est pour souligner qu’il permet aux lecteurs de s’initier aux logiques politiques de la guerre et à la notion d’équilibre de la terreur. A lire à partir de 11 ans, également chez Flammarion.
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