"Anora" : une Palme d'or explosive !

Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "Anora" de Sean Baker " et "Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau" de Gints Zilbalodis.
Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Anora" de Sean Baker (DREW DANIELS)

Anora de Sean Baker, Palme d'or à Cannes en mai 2024, c'est le huitième film du réalisateur et scénariste américain, et une nouvelle fois, il nous emmène du côté des marges, là où le rêve américain tient de la chimère.

Anora est entraîneuse dans une boîte où, quand elle le décide, elle va plus loin avec les clients. Ce qu'elle fait avec Ivan, un jeune Russe qu'elle suit chez lui, contre un gros paquet de dollars. Elle découvre alors, près de Coney Island, une villa de luxe. Le gamin, mignon, mais totalement hors sol, est en fait le fils d'un oligarque russe, qui dilapide son argent dans des orgies. Au menu, alcool, coke et sexe.

Anora veut croire qu'il peut y avoir de l'amour avec ce fils à papa, mais quand le paternel est informé de ces agapes, il dépêche une bande d'hommes de main en mode pieds nickelés, pour y mettre bon ordre. Bagarres dingues, courses-poursuites nocturnes, c'est une romance trash menée comme un thriller, de l'humour nerveux et des émotions XXL pour cette jeune femme battante. Il est question de dignité.

Mikey Madison dans le rôle principal est bouleversante, 25 ans seulement, et un potentiel énorme.

Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau de Gints Zilbalodis 

Flow, c'est un film d'animation pour une histoire finalement assez simple, celle d'un chat qui vit dans un endroit, sans présence humaine, avec d'autres espèces animales, et qui est surpris par un déluge et une gigantesque montée des eaux. Notre ami félin à quatre pattes va devoir se déplacer en terre inconnue pour survivre, accompagné entre autres d'un chien ou d'un lémurien, face à de nombreux dangers.


Ce qui est à la fois saisissant et formidable dans Flow c'est que le réalisateur letton, Gints Zilbalodis, a voulu aller totalement à contre-courant de ce qu'on voit dans 90% des films d'animation Ici, pas d'anthropomorphisme, les animaux ne sont pas humanisés, ils ne parlent pas, pendant 1h24 de film.
Même chose pour le graphisme, qui n'est pas comme les autres. Les mouvements de caméra sont eux aussi impressionnants.

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