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"Je verrai toujours vos visages" : La justice restaurative met face-à-face victimes et coupables

Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "Je verrai toujours vos visages" de Jeanne Herry et "Grand Paris" de Martin Jauvat.
Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Je verrai toujours vos visages" de Jeanne Herry (CHRISTOPHE BRACHET)

"Je verrai toujours vos visages" de Jeanne Herry

Encadrés et préparés par des médiateurs, des victimes vont en prison rencontrer des détenus, condamnés pour des faits comparables, pas ceux évidemment qu'ont subis ces victimes. La parole comme lien, comme pansement, comme moyen aussi de prise de conscience. C'est fragile, incertain, mais c'est un moyen d'aller plus loin que la sanction et la réparation matérielle qu'offre la justice au moment du procès.

Le film suit l'un de ces ateliers : trois victimes, trois prisonniers et en parallèle, une jeune femme qui veut rencontrer son frère qui l'a violée plus jeune et qui vient de purger sa peine. Le sujet est passionnant, il est pour Jeanne Herry un moyen de montrer sa maîtrise de la direction d'acteurs dans un univers austère, quelques chaises dans une salle de prison. Contrat rempli pour la réalisatrice, qui fait surgir de beaux moments d'humanité, avec un casting varié : Miou-Miou, Leïla Bekhti, Gilles Lellouche, Fred Testot, Birane Ba et Dali Benssalah donnent chair à tous ces personnages.

"Grand Paris" de Martin Jauvat

C'est une sorte de road movie mais écolo, puisque tous les déplacements ou presque se font en transports, et un buddy movie film de potes qui nous embarque avec Renard et Leslie, deux jeunes de notre époque, un peu rêveurs et galériens. Ils doivent transporter un mystérieux paquet et se retrouvent bloqués dans la vallée de Chevreuse. Le film, court (1h12) va les accompagner toute la nuit.

L'occasion de rendre hommage à cette banlieue parisienne, à la fois très étendue, impersonnelle mais si reconnaissable, ses qualités, ses défauts et même ses mystères, et un film faussement léger et potache, avec un fond politique selon son réalisateur. On est donc à la fois dans la pure comédie régressive, le film à ancrage social, une déclaration d'amour à la région Île-de-France et des pas-de-côté lorgnant vers la science-fiction ou le film d'aventures, les seconds rôles comme William Lebghil ou Sébastien Chassagne sont très attachants et lunaires.

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