"La Belle de Gaza" : des étoiles dans la nuit
Troisième volet de la nuit à Tel Aviv : après Would you have sex with an Arab et M, La Belle de Gaza de Yolande Zauberman est une plongée dans l'univers lumineux et glauque à la fois, des femmes trans israéliennes et arabes.
Lors du tournage de M, Yolande Zauberman a entendu parler d'une prostituée qui serait venue de Gaza à pied, pour fuir les territoires palestiniens et l'intolérance et vivre en Israël, dans ce paradoxal mélange entre la servitude moderne de la prostitution, et une forme de liberté quant à son orientation sexuelle et de genre.
Cette quête permet de découvrir des personnages hors-norme, solidaires, faisant fi de leurs appartenances ethniques ou religieuses. La façon de filmer, dans un chaos organisé, où Yolande Zauberman fait confiance au hasard, tend toujours vers la lumière, vers une possible réconciliation. Ces femmes, qu'elles soient juives, chrétiennes ou musulmanes nous donnent une leçon de vie, de résilience, c'est bouleversant.
Fainéant.es de Karim Dridi
Film sur un sujet rare au cinéma – même s'il a un lien lointain avec Les Valseuses – les punks à chien, définition péjorative pour les nomades, squatteurs, mais vus ici dans la ruralité, plutôt que dans les villes.
Nina et Djoul tracent la route dans un vieux camion qui est leur maison, deux copines inséparables, qui vont d'un lieu d'occupation à des petits boulots, au gré du vent et des expulsions. On croise des créatures dont généralement on détourne le regard, des personnes qui ont eu une vie avant de choisir la marge, qui aiment aussi, ce qui créera des tensions dans le duo.
C'est d'un naturalisme convaincant, grâce à Ju et Faddo Jullian, vraies baroudeuses, Karim Dridi a rencontré Faddo dans un atelier d'acteur, il y a 10 ans. Tourné en Bretagne, dans le Languedoc et à Marseille, Fainéant.es est beau par ses lumières. Des lieux et des personnages qu'on regarde différemment après avoir vu ce film.
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