"The Substance" : du gore qui divise

Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci: "The Substance" de Coralie Fargeat et "L'Affaire Nevenka" d'Iciar Bollain.
Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"The Substance" de Coralie Fargeat. (CHRISTINE TAMALET / UNIVERSAL STUDIOS)

Dans The Substance de Coralie Fargeat, Demi Moore est Elizabeth Sparkle, une ex-étoile d'Hollywood, reconvertie dans une émission d'aérobic à la télévision, mais elle se fait virer le jour même de ses 50 ans, considérée par son patron goujat comme désormais trop âgée pour le job.

Déprimée, le moral dans les chaussettes, elle est contactée le même jour par une mystérieuse entité qui lui offre The Substance, une solution chimique qu'elle doit s'injecter pour créer une version d'elle-même plus jeune, plus sexy et plus dynamique. Ce double amélioré s'appelle Sue, interprétée par Margaret Qualley, et devinez quoi ? Elle va remplacer Elizabeth à la présentation de l'émission, mais comme les deux versions de la même femme doivent apprendre à cohabiter, une semaine chacune, les choses vont évidemment mal se passer, et devenir – à l'image du film – incontrôlables.

Remarquée pour la série B efficace et féministe Revenge en 2017, Coralie Fargeat, 47 ans, est partie d'une réflexion sur sa propre existence, pour imaginer ce nouveau film sous pavillon américain. Osé, cracra, moderne et jouissif, assumant crânement à la fois son mauvais goût et son amour pour le cinéma de genre et ses monstres, The Substance a choqué et secoué le festival de Cannes, repartant avec le Prix du scénario, mais divisant la critique.

L'Affaire Nevenka d'Iciar Bollain

Fin des années 90, Nevenka Fernandez, jeune diplômée, est propulsée à de hautes responsabilités dans l’équipe municipale de Ponferrada, dans la province de Castille et Leon, tenue par Ismaël Alvarez, maire de droite, clientéliste et aux réseaux puissants jusqu’à Madrid.

Naïve, dans un premier temps séduite par cet homme plus âgé qu’elle, Nevenka vit un enfer quand elle le met à distance. C’est, avant #metoo, le premier cas de harcèlement par un homme politique en Espagne, que la victime traînera en justice, malgré ses innombrables soutiens. Lâchée par des proches, calomniée, elle tient bon, et on vit avec elle jusqu’à la suffocation ce calvaire, incarné par la très juste Mireia Oriol.

Implacable, ce film nous engage avec ce personnage réel et son actrice. C’est glaçant, virtuose, Iciar Bollain n’est pas la plus connue des cinéastes espagnols, c’est son 10e film en 25 ans, elle mérite vraiment qu’on se penche sur son travail.

 

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