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"Un petit frère" de Léonor Serraille : le récit de l'immigration qui manquait

Lorrain Sénéchal évoque les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "Un petit frère" de Léonor Serraille et "Knock at the Cabin" de Night Shyamalan.
Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Un petit frère" de Léonor Serraille (MAGALI BRAGARD)

Un petit frère de Léonor Serraille, c'est le parcours sur plusieurs décennies d'une mère, arrivée de Côte d'Ivoire en France, avec ses deux fils, à la fin des années 80. Rose, Annabelle Lengronne, débarque en banlieue parisienne, hébergée sommairement chez des parents. Du père et de ses autres enfants, on ne saura rien.

Rose est mère, bien décidée à donner à ses fils un avenir meilleur, mais elle est aussi femme, et ne cède pas au destin sombre de l'immigrée, elle enchaîne les petits boulots, mais veut aussi vivre, s'amuser, aimer. Sa communauté la pousse dans les bras d'un séducteur, le bien nommé Jules César, elle lui préfère un ouvrier maghrébin, puis un Français marié, ce qui l'emmène en Normandie, et de déceptions en échecs amoureux, les années passent.

La liberté parfois chaotique de Rose lui faut prendre de mauvaises directions, l'un de ses fils accumule les problèmes, Un petit frère, c'est l'histoire d'une femme que la réalisatrice ne résume pas à son identité, c'est aussi un film inspiré du parcours du compagnon de Léonor Serraille, le genre d'histoires trop rares cinéma.

C'est toute la réussite de ce film, pas de misérabilisme, ni de propos plus politique qu'artistique, ceux qui évoqueraient l'appropriation culturelle seraient gravement à côté de la plaque. Annabelle Lengronne, repérée dans des séries, et dans le très beau Filles de joie en 2020, est tout simplement géniale, très justes aussi les fils de Rose, Stéphane Bak, vu chez Guédiguian dans Twist à Bamako, et Ahmed Sylla, le comique qui sait aussi prendre des rôles dramatiques.


Knock at the Cabin
de Night Shyamalan

C'est l'adaptation d'un roman, l'histoire d'un couple gay, et leur petite fille adoptée, qui arrive dans un chalet dans la forêt, et au bord d'un joli lac, pour un week-end ou des vacances. Mais un séjour rapidement perturbé par l'irruption de quatre individus inquiétants et munis d'armes en tous genres, qui leur promettent une fin du monde imminente, confirmée par des flashs infos montrant des catastrophes en cours, un tsunami, un virus, des avions qui s'écrasent au sol, parmi d'autres.

Une spirale apocalyptique qui peut être stoppée, si l'un des trois membres de la famille choisit de mourir. Une vision disons radicale, du mal fait à la planète par ses habitants, mais Night Shyamalan nous le promet, il n'est pas pour autant pessimiste. Knock at the Cabin n'est pas un grand film du réalisateur qui en a fait des bien meilleurs, mais ça reste un thriller très efficace et assez effrayant, en grande partie grâce à sa mise en scène, et aux comédiens, l'ancien catcheur et colosse, Dave Bautista, surtout dans le rôle du chef de ces quatre cavaliers de l'apocalypse des temps modernes.

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