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Les infox de l'Histoire : "Dallas, 22 novembre 1963, qui a tué Kennedy ?"
Le 22 novembre 1963, en fin d'après-midi sur toutes les radios des États-Unis, les Américains entendaient pour la première fois le nom de celui qui, quelques heures plus tôt, avait tiré sur leur président. Mais depuis 60 ans, on se demande encore aujourd'hui si Lee Harvey Oswald avait agi seul ou si Kennedy avait été victime d'un complot. Ce 22 novembre, il arrivait à Dallas en compagnie de son épouse et du gouverneur du Texas, John Fitzgerald Kennedy, monté dans une Lincoln décapotable pour parcourir les rues de la ville où l'attendait une foule considérable. À 12h30, au moment où la voiture entrait dans Elm Street, un cinéaste amateur, Abraham Zapruder, déclenchait sa caméra pour filmer l'événement. Quelques secondes plus tard, il voit dans son objectif la tête de Kennedy basculer en avant, puis violemment projetée en arrière. Au même moment, un motard de la police de Dallas, qui avait laissé sa radio branchée, enregistre les coups de feu qui ont tué le 35ᵉ président des États-Unis.
Un assassinat qui, 60 ans après, demeure encore aujourd'hui un mystère. Alors qu'il s'est produit devant des centaines de témoins et qu'il a été filmé et même enregistré.
Patrice Gélinet : Il ne s'agit pas d'un fait divers mais de l'assassinat du président de la plus grande puissance du monde, qu'il a fait l'objet aussi de nombreuses enquêtes et qu'il s'est produit dans une ville, Dallas, où, plus qu'ailleurs, on pouvait craindre un attentat contre Kennedy.
Thierry Lentz : Oui, Dallas était une ville, va dire d'extrême droite. A l'époque, aux Etats-Unis, ils prospéraient de très nombreuses sociétés, plus ou moins secrètes, qui luttaient pour la ségrégation, contre le communisme, contre le castrisme, qui venaient de s'installer sur l'île de Cuba. Et il y avait aussi le lobby des pétroliers, qui avait beaucoup de choses à reprocher à Kennedy. Dès le matin de son arrivée, il a pu voir dans les journaux les appels au boycott qui n'a pas été suivi d'effets, et surtout les accusations de trahison qui avaient été insérées dans la presse par des pages de publicité payées notamment par le lobby des pétroliers.
C'est un mystère qui a évidemment inspiré des quantités de théories complotistes, imaginant un complot de la CIA, de la mafia, du FBI et de Castro, et même des anticastristes de l'U.R.S.S. Et même d'ailleurs des successeurs de Kennedy. Il est vrai que tous avaient plus ou moins des raisons, au fond, de vouloir se débarrasser de Kennedy.
Mais je dirais que, comme d'habitude, un homme politique de cette ampleur a beaucoup d'ennemis, beaucoup d'adversaires. Et effectivement, la liste que vous venez de citer, qui n'est pas exhaustive d'ailleurs, fait partie de tous ceux qui contestaient sa politique. Avec comme point d'orgue probablement, le soupçon qu'ont appliqué à Kennedy de vouloir s'arranger avec les communistes, ce qui donnait dans un un glissement le fait qu'il était finalement lui même communiste. Mais dans la liste, on peut ajouter aussi la mafia qui travaillait avec la CIA pour faire chuter Castro... Derrière tout ça, il y a beaucoup d'ennemis. Mais le problème, c'est que lorsqu'on est l'ennemi du président des Etats-Unis, on n'est pas forcément conduit à aller l'assassiner. C'est là qu'est probablement la source du mystère.
Avec "Les infox de l’Histoire", la deuxième saison du podcast de la Fondation Descartes en partenariat avec franceinfo, voyagez à travers les époques au cœur des grands épisodes de désinformation. Patrice Gélinet et ses invités exposent et analysent les infox qui ont défrayé la chronique de l’antiquité à nos jours. Complotisme, désinformation, rumeurs, calomnies, emballements médiatiques… Une saison 2 de 8 épisodes pour décrypter les mensonges de l’Histoire.
Producteur : Patrice Gélinet
Réalisatrice : Vanessa Nadjar
Documentaliste/Attachée de production : Juliette Marcaillou
Technicien : Eric Boisset
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