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La Streif, mythique descente de ski alpin

Luc Alphand se remémore ce dimanche son exploit à la Coupe du Monde de ski alpin, sur l'impressionnante et mythique piste de la Streif, à Kitzbühel, en Autriche.
Article rédigé par Anne-Marie Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Le finish de la Streif, avec une pente maximale de 85 degrés ©)

"On plonge pratiquement dans le vide"

"La première fois qu’on arrive à Kitzbühel et qu’on découvre la Streif, on se dit Whaou le morceau ! " raconte Luc Alphand, triple vainqueur de la Streif. Une pente maximale à 85 degrés dès les premiers mètres propulse les skieurs dans le vide à plus de 100 kilomètres heure en moins de 10 secondes : "On arrive, et on est obligé d’aller au départ avant de la rencontrer, donc c’est brutal ! Il y a deux virages et après c’est raide… Mais quand je suis arrivé à la cabane pour la première reconnaissance, je me suis dit : "mais c’est pas vrai !" C’est déjà raide les deux premiers virages donc comment ça va être après ?!' On part et après il y a un gros saut qui s’appelle la Mausefalle, la souricière, et c’est déjà impressionnant : on plonge pratiquement dans le vide, on voit quasiment entre ses spatules le clocher de Kitzbühel. C’est une piste difficile, raide et dans un milieu et un endroit absolument magiques. C’est la course qu’il faut gagner dans la saison ! '

 

1995 : l'exploit de Luc Alphand devant 60.000 spectateurs

Le 15 Janvier 1995, le Tyrol autrichien croule sous la neige. Luc Alphand réalise l’exploit ! Pour les 60.000 spectateurs présents, il devient le Doppelzieger, le double vainqueur ! "Pour moi c’est une première victoire, ce qui énorme, ça récompense des années de sacrifices, de chutes, de douleurs… Et puis gagner à Kitzbühel, c’est fantastique ! On est déjà content de ne pas être tombé, alors d’avoir fait une bonne course, c’est encore mieux et de gagner c’est juste le paradis ! On a fait deux courses le même jour et je remporte les deux courses !

J’étais le shérif de Kitzbühel, j’aurais pu acheter Kitzbühel ce jour-là. On devient un sorte de héros, c’est juste indescriptible comme sentiment et comme sensation."
 

  (La double-victoire de Luc Alphand en 95 © Reuters)
 

 Palmarès gravé sur télécabine

Kitzbühel offre à chaque vainqueur une télécabine à son nom :"Moi je me rappelle du numéro : c’est la 48 ! On laisse une trace dans l’histoire ", se souvient Luc Alphand. "En plus il y a donc un sacré palmarès sur tous le télécabine ! Dedans il y a une plaque à notre nom avec les années où on a gagné. Même Jean-Baptiste Grange qui a gagné le slalom était tout ravi d’avoir une cabine à son nom. Il l’a fait pour le sport… mais c’était ausso sympa d’avoir sa cabine ! Quand vous êtes pilote de F1, c’est sympa d’avoir le grand prix de Monaco à son palmarès ; si vous êtes descendeur et skieur, gagner à Kitzbühel, c’est pas mal …!"

Le skieur devenu pilote automobile n’hésite pas à initier ses nouveaux camarades de jeu aux joies de la Streif. Parmi ceux-là Sébastien Loeb, champion du monde de rallye. "J’ai amené il y a quelques années Sébastien Loeb, je lui ai dit  'Vite Vite ! On se dépêche, on prend les dernières cabines et après la course on essaie de faire la descente !' Et Sébastien Loeb a dit : 'Vous êtes fous !' Même moi je me dis 'ils sont malades d’aller là-dedans' maintenant ! "

Le suisse Didier Cuche, cinq fois vainqueur à Kitzbühel – c’est le record, félicite tous ceux qui ont été capables de descendre cette piste ! Il ajoute : "Je crois vraiment que nous sommes tous fous ! "

Rendez-vous le 19 janvier 2016, à Kitzbühel !

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