Pourquoi aucune marguerite ne compte 6 ou 9 ou 12 pétales ?
Car "pas du tout" survient si la marguerite comporte 6, 12 ou 18 pétales, ce qui est peu courant. Pas impossible, mais extrêmement rare. Il est même tout aussi rare qu’elle en comporte 9.
Le plus incroyable, c’est que l'explication est non pas biologique mais mathématique. Elle remonte au XIIe siècle! C’est la fameuse suite de Fibonacci, mathématicien italien né en 1175 et mort en 1250. Vous la connaissez : 1, 2, 3, 5, 8, 13, etc. Si vous ne connaissez pas, je vous indique le truc : on prend un nombre et on additionne le précédent. Zéro + 1 = 1. 1 + 1 = 2. 1 + 2 = 3. 2 + 3 = 5 . 3 + 5 = 8 . 5 + 8 = 13, et ainsi de suite, donc le terme suivant est 21, car 8+13 = 21.
Or il se trouve que le nombre de pétales d’une marguerite suit les nombres de la suite de Fibonacci. Alors qu’il est très facile de comprendre comment la même suite permet de déterminer la croissance d’une coquille d’escargot, on commence tout juste à pour comprendre pourquoi la suite de Fibonacci détermine la croissance des plantes et des fleurs.
Schématiquement, c’est le meilleur compromis pour obtenir le meilleur ensoleillement. L'ensoleillement doit être maximum pour toutes les feuilles et on démontre que l'angle de deux feuilles consécutives doit être voisin d'un certain rapport, rapport inverse des fractions des nombres de la suite de Fibonacci.
C’est la même raison qui fait qu’il est si rare de trouver un trèfle à 4 feuilles, car 4 ne fait pas partie de cette suite. En revanche, il existe beaucoup de fleurs avec 5 pétales, comme la pensée, le delphinium en a 8, le souci 13, et la chicorée 21 ; et si on avance dans la suite, les tournesols ont souvent 55 ou 89 pétales.
Voilà qui promet de belles histoires d’amour ! Jusqu’à preuve du contraire...
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