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Pourquoi la pomme est-elle "le fruit défendu" ?

On connait tous cette image biblique : Eve qui croque la pomme, cette pomme qui symbolise le péché originel, le fruit défendu de l’arbre de la connaissance, avec le serpent jamais très loin, image sans cesse reprise et magnifiée par les plus grands maîtres de la peinture, d’Alfred Dürer à Bottero, en passant par Jérôme Bosch, Bruegel l’ancien et Rubens.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (© Fotolia)

Et surtout : pourquoi une pomme pour symboliser le mal ? S’il y a un fruit qui parait sain, c’est bien la pomme. Comme disent les Anglo-saxons : "One apple a day keeps the doctor away ".  Comme disait la marionnette de Jacques Chirac : "Mangez des pommes !" .

Mais je m’égare…  Surtout que, pardon si je vous déçois, la pomme n’apparaît nulle part dans la Bible. Le mot n’est écrit ni dans le Nouveau, ni dans l’Ancien Testament. La pomme ne figure même pas dans la Bible hébraïque, rien, pas même un trognon.

Tout part d’une mauvaise traduction de la Bible. En l’occurrence, celle qu’on appelle la Vulgate, la traduction latine officielle réalisée vers la fin du IVe siècle. Elle définit ainsi l’arbre de la connaissance du bien et du mal : "lignum sciante boni et mali".  Le terme "mali" est le pluriel de "malum ".  Or ce mot signifie à la fois le mal, et la pomme. Attention c’est subtil. En latin "malum " (le mal) se prononce avec un "a" bref, et "malum" (la pomme) avec un "a" long. Mais pour nos oreilles, les deux mots sont pratiquement homonymes. D’où la confusion. 

Confusion étymologique

Il y a une autre explication, là encore étymologique : en latin "fruit" peut se dire  "pomum", d’où la similitude supplémentaire entre pomum et pomme - la pomme étant l’un des fruits les plus répandus en Europe à l’époque. La Bible dit d’ailleurs : "On  reconnaît un arbre à ses fruits".

Voilà pourquoi la pomme symbolise désormais le péché de chair ("croquer la pomme " ) plus que la connaissance interdite. Bref : on nous a pris pour des poires !

Jusqu’à preuve du contraire...

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