Pourquoi se sent-on si bien après avoir ri?
Il semblerait que les Français ne
rient pas assez . Ils ne se fendent la pêche que trois minutes par jour, alors
que les médecins recommandent sérieusement quinze minutes. Écoutons pour une
fois les descendants d'Hippocrate.
Si le rire nous procure tant de
satisfaction, c'est parce qu'il agit sur tout notre corps.
D'abord, en pleine poilade, le
cerveau sécrète des substances chimiques excessivement sympathiques : les
endorphines . Ce sont, vous le savez, les hormones du plaisir, qui ont des
propriétés calmantes et anti douleur. Les endorphines nous rendent euphoriques.
Mais il se passe aussi plein de
bonnes choses au plan mécanique. Notre cœur , d'abord, se met à battre
bien plus vite et bien plus fort quand on rit : du coup, ça le muscle. Nos artères commencent par se
rétrécir, puis se dilatent : la pression artérielle diminue ; on se sent bien.
Ne dit-on pas "se payer une pinte de bon sang"? Nos poumons rejettent de l'air en
très grande quantité, à plus de 100 km/h, ce qui les purge très efficacement. Nos abdominaux se contractent
violemment. Cela provoque un prodigieux massage de tout le ventre (et en
particulier de la vésicule). C'est pourquoi on se tient souvent la panse avec
délectation après s'être fendu la pêche. Enfin, tous nos muscles se
relâchent, à tel point qu'on ne tient plus sur ses jambes, qu'on se plie en
quatre, et que même parfois nos sphincters nous abandonnent... Bref, ça nous
décontracte un bon coup!
Six bonnes raisons, au minimum, de
se gondoler . Vous en voulez d'autres? Les bons vivants vivent plus
longtemps --et mieux-- que les tireurs de tronche. Avec son équipe de l'Université de
Stanford, en Californie, le chercheur américain William Fry a procédé à des
prélèvements sanguins sur les spectateurs d'un film. Dans le sang de ceux qui
se marraient le plus, les globules blancs se montraient particulièrement
toniques.
Conclusion de l'étude : le rire stimule le système immunitaire . Ce n'est pas pour rien que beaucoup
d'hôpitaux français et étrangers se bâtissent une vidéothèque de films comiques
à l'intention des pensionnaires atteints de longues maladies, comme le cancer,
où le mental joue un rôle essentiel dans le processus de guérison. Selon les chercheurs : "les
accidents cardiaques en pleine crise de rire sont rarissimes".
C'est à mourir de rire. Jusqu'à preuve du contraire...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.