Gilles Noyant : "Ne pas ajouter le chômage au handicap"
Inutile de demander à Gilles Noyant s'il est lui-même confronté à la question du handicap parmi ses proches. Par pudeur, il répond "oui ", mais sans rien dévoiler.
Là n'est d'ailleurs pas le sujet, au fond. Sa volonté d'ouvrir l'emploi aux handicapés relève d'un constat qui lui déplaît: en France, le chômage touche deux fois plus les non-valides que les valides.
Lorqu'il s'est lancé en juin dernier dans une nouvelle aventure professionnelle à Blois (41), Gilles Noyant a fait un choix: n'employer pratiquement que des handicapés dans cette blanchisserie industrielle, qui fournit et entretient du linge pour des professionnels (hôtellerie, restauration, chambres d'hôtes...). Il ajoute à ce travail de nettoyage et de pressing une activité en ligne pour les commandes ainsi que l'installation de comptoirs de proximité pour le dépôt et le retrait des articles.
Actuellement, Valoria Services, qui n'est pas un centre d'aide par le travail mais bien une société privée, emploie neuf personnes handicapés pour un total de quatorze salariés.
Il a fallu adapter l'outil de travail et les locaux, mais rien n'a paru très compliqué pour ce patron habitué aux défis de l'entreprenariat, qui a souhaité ajouter une dose d'éthique à son parcours patronal.
"Ne pas ajouter le chômage au handicap ", c'est son leitmotiv. Certes, Valoria Services bénéficie d'aides et de déductions, compte tenu de son engagement, mais Gilles Noyant affirme "qu'il ne fait pas ça pour l'argent ".
Sur le plan national, il reste un long chemin à parcourir pour atténuer sinon supprimer la discrimination subie par les handicapés face à l'emploi.
Du 12 au 18 novembre, c'est la semaine pour l'emploi des personnes handicapées. Débats, information, sensibilisation: une multitude d'initiatives sont prises dans les régions. pour faire se rencontrer les entrepreneurs et les organismes spécialisés.
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