Benoist de Sinety : "Mon pavé 2018 c’est pour les migrants"
Mgr Benoist de Sinety est vicaire général de l'archidiocèse de Paris. Invité d'Olivier de Lagarde, il plaide pour une gestion plus humaine des migrants.
Benoist de Sinety est un homme d’église, vicaire général de l'archidiocèse de Paris. C’est lui qui a prononcé l’homélie lors des obsèques de Johnny Hallyday, en décembre dernier. Aujourd’hui, il appelle la France à retrouver un cœur bienveillant et accueillant envers les migrants. Il poursuit cette réflexion dans son livre Il faut que des voix s’élèvent publié chez Flammarion.
Olivier de Lagarde : Les flux migratoires auxquels nous sommes confrontés sont hors de proportion, par rapport à ceux que nous avons connus précédemment. Cela ne mérite pas un peu de réflexion ?
Benoist de Sinety : Évidemment. Il ne s’agit pas de dire : "Venez tous, on ouvre les frontières, allez-y". Pas du tout. C’est la responsabilité publique de pouvoir légiférer et statuer sur les conditions d’accueil. La première chose que je dis c’est que rien ne justifie l’inhumanité. Quelle que soit la décision qui est prise, nous devons prendre soin des gens qui sont-là, même si c’est pour leur dire de repartir. On ne peut pas les laisser sur le trottoir, comme c’est le cas aujourd’hui à Paris, quai de la Marne, canal Saint-Martin, où on voit des milliers de gens qui vivent dehors. Ce n’est pas possible, quoi qu’on puisse penser de leur présence. L’autre chose, c’est qu’évidemment il y a un travail en amont à faire dans les pays d’où ces personnes viennent.
Humanité avec ceux qui sont là, d’accord. Mais ceux qui sont à la frontière, nous devons les laisser entrer ou pas ?
Bien sûr, s'ils viennent demander l’asile. Il faut étudier leur dossier, on n’a pas de raison a priori de refuser d’étudier leur demande. Et puis il y aceux qui ne sont pas encore partis de chez eux et qui sont quand même les plus nombreux, parce qu’il n’y a pas non plus une espèce de vague immense de millions et de millions de gens qui s’abat sur l’Europe.
On estime qu’il y aurait 4,5 millions de personnes qui seraient susceptibles de venir.
Ces gens-là, il faut les aider à rester chez eux. Tout le monde le sait bien, ce n’est une joie pour personne d’avoir à quitter sa terre. Qui peut imaginer qu’on le fasse de gaieté de cœur ? Donc à nous de trouver des moyens de coopération, ce sont les responsabilités des États.
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