Jean-Michel Ribes : "Mon pavé 2018, c'est que plus personne ne dorme dehors"
Olivier de Lagarde reçoit Jean-Michel Ribes, acteur et dramaturge, qui dénonce le mal logement.
Jean-Michel Ribes est un dramaturge, metteur en scène, comédien, essayiste et directeur du Théâtre du Rond-Point depuis 2001. Il s’insurge contre les conditions des sans-abris et des logements précaires dans lesquels vivent de plus en plus de familles. Ce problème doit se positionner au-dessus des politiques et doit être, humainement, le premier à être résolu.
Olivier de Lagarde : L’hébergement d’urgence, est-ce du registre de la politique ?
Jean-Michel Ribes : Il y a quelque chose qui est avant la politique, c’est l’humain, c’est l’humanitaire. Après, on parlera d’Angela Merkel, des grèves, des pays, de Poutine… Tout ça ne peut pas être envisagé avant que cette blessure, cette plaie, soit guérie et réglée. J’ai honte, j’ai honte tous les jours.
L’Etat fait déjà beaucoup de choses, le nombre d’hébergements d’urgence s’élève à 128 000 en France. L’Etat dépense plus d’un milliard et demi d’euros chaque année, ce n’est pas suffisant ?
Manifestement non. Et puis le côté : "le pauvre Etat qui dépense de l’argent…" C’est comme si il y avait une maladie très grave et que cette maladie, on la mettait sous le tapis. Elle doit être réglée avant même qu’on ne pense à autre chose.
L’Etat peut-il financer le logement de personnes en situation irrégulière ?
C’est le mot "irrégulier" qui me semble étrange. C’est-à-dire que les gens qui sont menacés de mort par la politique, par un état de guerre dans leur pays, par des condamnations de dictateur, sont en état de régularité. Ceux qui sont menacés de mort par la faiblesse, la famine, la misère, sont en état d’irrégularité. On dirait qu'il y a deux morts, une mort "régulière" et une mort "irrégulière".
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