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"Ma vie en Antarctique" (3/6) : le chant du phoque

Sophie Faille est urgentiste en Ile-de-France. À l’hiver 2023, elle a été sélectionnée pour être pendant 15 mois le médecin de la base scientifique française Dumont d'Urville en Antarctique. Franceinfo lui a confié un micro pour raconter cette expérience extraordinaire. Le 3e épisode raconte une sortie avec des scientifiques sur la banquise.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Simon, bioaccousticien, enregistre du son de phoques (© Terres australes et antarctiques françaises)

Pour sortir hors de la base, c'est toute une préparation, raconte Sophie Faille : "Le risque principal, c’est de tomber dans l’eau quand on se promène sur la banquise", décrit-elle, donc il faut emporter des vêtements de rechange en plus des bâtons et des petits crampons qu’on accroche à ses chaussures. Lorsque le temps est particulièrement froid et venteux, avec des températures ressenties de -35°C, on double ses vêtements de type ski avec des feuilles de plastique : "C’est tout bête, mais du coup ça coupe le vent et ça change vraiment tout !" témoigne-t-elle.

Aujourd'hui, les chercheurs vont creuser la banquise pour mesurer son épaisseur. Pour pouvoir marcher dessus, la glace doit faire au moins 20 centimètres de haut. Simon, bioaccousticien installe ensuite sous la banquise, dans l'eau, un hydrophone, un appareil qui va permettre d'enregistrer le chant des phoques. "Je les écoute parler, raconte-t-il, j’essaie de décrypter leur langue."

Simon, bioaccousticien, enregistre du son de phoques (© Terres australes et antarctiques françaises)

Étudier les écosystèmes et les espèces pour mieux les protéger

Les vocalises enregistrées par l'appareil de Simon sous l'eau, sous la banquise, permettent de suivre la présence et l’activité des animaux sans les déranger. "Toutes ces disciplines qui étudient les écosystèmes et les espèces ont pour finalité de les protéger", explique Simon, à ceux qui se demanderaient à quoi sert d’aller jusqu'en Antarctique pour faire de la science.

Pour Simon, oui, venir jusqu'en Antarctique, cela en vaut la peine, ne serait-ce que pour la médiation scientifique. "Le travail qu’on fait sert par exemple pour le journalisme, pour toucher des gens qui vont rêver de l’Antarctique, ou alors il sert pour travailler avec les enfants, transformer nos connaissances scientifiques pour en faire un objet d’éducation." Pour lui, il s’agit "d’utiliser des histoires comme celle-ci pour construire un avenir un peu différent."


"Ma vie en Antarctique", un podcast original franceinfo de Solenne Le Hen, mis en ondes par Thomas Coudreuse, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.

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