Ma ville demain. Réinventer les transports en commun
Dans ma ville demain, métro, bus et autres trams ne seront-ils qu’un vieux souvenir ?
franceinfo : la pandémie mondiale est en train de tuer les transports en commun. Cécile Maisonneuve, dans ma ville demain, métro, bus et autres trams ne seront-ils qu’un vieux souvenir ?
Cécile Maisonneuve : Pendant le confinement, les jeunes Parisiens confinés écoutaient, tenez-vous bien, les bruits du métro parisien sur YouTube. Alors, les voilà rassurés, ils peuvent à nouveau les entendre, ils n’ont pas changé. Mais pour le reste, rien ne sera comme avant : les TC vont devoir se réinventer. Le forum international des transports parle de "reprogrammation".
Distanciation physique oblige, nous avons changé nos habitudes : repris notre voiture pour beaucoup, adopté le vélo pour certains, nous télétravaillons beaucoup plus, et pour d’autres, nous avons décidé de quitter les grandes métropoles. La ville du XXè siècle, métro, boulot dodo, tout le monde au même rythme, c’est définitivement fini.
Mais, la crise terminée, est-ce qu’on ne va pas, tout simplement, revenir à nos vieilles habitudes ?
En réalité, ce changement avait commencé avant la crise. Les chiffres de l’INSEE le montrent bien :oui, de plus en plus de Français s’installent dans les villes, oui mais dans les périphéries urbaines, là où on ne construira jamais de tram ou de métro parce que ce serait trop cher par rapport au nombre de gens qui les prendraient. C’est ce qui explique que, alors que plus de 75 milliards d’euros ont été investis dans la construction de TC dans les villes françaises depuis les années 1990, sur cette même période, la proportion de Français qui utilise leur voiture pour aller travailler n’a pas changé : 80% en moyenne, chiffre qui monte à 95% en grande périphérie des villes.
Comment, dans ces conditions, adapter les transports en commun à cette nouvelle réalité ?
Le vrai défi aujourd’hui pour les transports en commun, c’est de mieux s’articuler avec les autres modes de transport pour répondre à une demande qui a éclaté façon puzzle. Dans la ville du XXIè siècle, je commence mon trajet en voiture, je le poursuis en tram et je le finis en vélo ou en trottinette. Construire ce système de mobilité là, cela veut dire beaucoup d’investissement dans l’électrique, le digital. C’est là le vrai défi pour des transports en commun qui vont sortir asséchés financièrement de la crise sanitaire. Ils n’ont pourtant pas le choix sans quoi la crise cardiaque qui les a terrassés avec le confinement pourrait bien devenir une maladie chronique du cœur.
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