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Mémoire d’info. Guillaume Durand raconte "le choc" ressenti devant les œuvres de Damien Hirst en 1997

Pour ses trente ans, franceinfo a demandé à des personnalités de la culture et des médias de raconter l'info qui les a marquées ces trente dernières années. Le journaliste Guillaume Durand se souvient de l’exposition Sensation à Londres, en 1997.

Article rédigé par franceinfo, Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"The Physical Impossibility of Death in the Mind of Someone Living", dans le cadre de l'exposition Sensation à New York, en spetembre 1999. (DOUG KANTER / AFP)

Guillaume Durand, matinalier de Radio Classique, travaille actuellement à l’écriture d’un livre sur Edouard Manet. Il confie à Guy Birenbaum son émotion à la découverte de l’exposition Sensation à la Royal Academy of Art, à Londres, en 1997. “On exposait les oeuvres du publicitaire britannique Charles Saatchi. Oeuvres qu’il possédait et qui étaient la nouvelle avant-garde britannique c’est-à-dire Jenny Saville, les frères Jake et Dinos Chapman -qui montraient des adolescents androgynes avec des sexes dans tous les sens- le célébrissime Damien Hirst avec le requin découpé, le spot painting ou les armoires à pharmacie.”

Guillaume Durand en 2014. (MAXPPP)

Il raconte “le choc” qu’il a ressenti à son arrivée : “Au lieu de voir des tableaux, au lieu de voir des sculptures classiques, on voyait un requin coupé en morceaux baignant dans du formol. C’est amusant aujourd’hui car, quand vous allez au restaurant avec vos copains, vous avez cette nouvelle école des restaurateurs de la boucherie où on met dans des armoires en verre des côtes de bœuf maturées. Mais, les gens ne savent pas, en dégustant leurs côtes de bœuf, qu’ils doivent cela à Damien Hirst. C’est-à-dire, la réhabilitation de la mort comme proximité dans l’environnement.”

“Une nouvelle esthétique”

Pour Guillaume Durand, “Damien Hirst a fait partie de cette génération de Britanniques qui, comme le rock avec Oasis et Blur, ont décidé de remettre au goût du jour une certaine forme de brutalité”. Cette provocation, n’étaient pas simplement faite “pour choquer le bourgeois” mais, “comme l’ont fait Manet, Gauguin et les autres, pour réinstaller une nouvelle esthétique.” Damien Hirst est aussi devenu la cible de ceux qui détestent l’art contemporain, “car ils confondent l’argent et l’intérêt que cela peut représenter, estime le journaliste. L’art est acheté par peu de gens donc ça vaut très cher. S’il n’y avait qu’un seul exemplaire au monde de Sgt. Pepper des Beatles, ça vaudrait 400 millions de dollars.”

Quelle actualité vous a particulièrement marqué ces trente dernières années ? A l’occasion du 30e anniversaire de franceinfo, Guy Birenbaum a posé la question à des personnalités de la culture et des médias. Ils évoquent une date, un événement marquant ou vécu de ces trente dernières années. Du lundi au vendredi, jusqu’au 24 août, Philippe Labro, Guillaume Durand, Mathieu Gallet, Anne Nivat, Jean-Michel Aphatie, Alain Chamfort… Tous se sont replongés dans leurs souvenirs, avec gravité ou émotion, de l’attentat du 11-Septembre  à la chute du mur de Berlin en passant par l’expo “Sensation” à Londres, la libération de Mandela ou la mort de Lady Di.

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