JO 2008 : quand le monde se retrouvait à Pékin

Suite de notre série sur l'histoire des Jeux olympiques. Aujourd'hui, nous parlons des Jeux olympiques de 2008 à Pékin, avec une artiste chinoise installée en Europe, Jiang Qiong Er.
Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
Radio France
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Le feu d'artifice de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin au Stade national, le "Nid d'oiseau", le 8 août 2008. (XU JIAJUN / XINHUA / GETTY IMAGES)

Le Micro européen sur franceinfo dans notre série, C'était les Jeux olympiques , aujourd'hui, les Jeux de Pékin en 2008, avec une artiste chinoise, Jiang Qiong Er.

franceinfo : Jiang Qiong Er, vous exposez à Paris, mais vous êtes ici pour nous parler de ces Jeux olympiques de Pékin de 2008. Qu'est-ce que ça voulait dire pour les Chinois, pour les Chinoises, pour la Chine, ces Jeux en 2008 ?  

Jiang Qiong Er : Déjà, pour nous, les Chinois, les Chinoises de l'époque, 2008 c'était une grande année je crois. On a attendu ce jour pendant longtemps, sans parler du moment de l’inauguration des Jeux. Même le moment qui précédait, quand on a eu la confirmation que la Chine avait obtenu les JO en 2008, quand cette nouvelle a été annoncée, on était déjà fous de joie.

Donc 2008, c'est un grand moment et je m'en souviens aussi. On cherche quelques mots pour décrire notre émotion. Je crois que nous étions fiers, très fiers que la Chine accueille les gens du monde entier, au-delà des athlètes mais aussi tous les visiteurs.  

Dans l'esprit de l'olympisme ?

Voilà, c'est ça, dans l'esprit de l'olympisme, de vraiment réunir les humanités et les gens du monde entier, et on était très fiers. C'était un grand moment pour moi, je m'en souviens. L’inauguration a été conçue par Zhang Yimou, un des plus grands cinéastes chinois. Il s’est inspiré de toutes les anciennes civilisations chinoises et c'était théâtral, magnifique. C'est Ning Li, un gymnaste sextuple médaillé à Los Angeles en 1984, une star en Chine, est arrivé avec la flamme presque en volant. C'était magnifique, on se souvient de ces moments magiques. Il y a même une chanson qui était très populaire.  

"Beijing huanying ni" ?

Beijing huanying ni, qui veut dire : "Pékin vous souhaite la bienvenue", c'était une chanson que tous les Chinois ont chantée.

 

On retrouve aussi cette ambiance exceptionnelle des Jeux olympiques de la symbolique chinoise dans votre exposition au musée Guimet, puisque c'est une exposition qui va durer jusqu'au mois de février 2025. Avec Gardiens du Temps, vous invitez le public du musée à cheminer à travers cinq espaces emblématiques et réinventés, avec des créatures mythiques de bronze, de pierre, ou virtuelles.

Pour ouvrir l’année de la Chine au musée Guimet, Jiang Qiong Er, artiste plasticienne et designer originaire de Shanghai, a conçu des installations monumentales et spectaculaires pour une réinterprétation contemporaine et imaginative de symboles culturels et mythologiques chinois. (Guo Yi @Studio One+.pic)

On retrouve les valeurs chinoises la sagesse, la liberté, l'authenticité, l'inclusion, la bienveillance, la paix, l'exploration, la nature. On retrouve dans vos œuvres, Jiang Qiong Er, cet équilibre chinois entre les deux opposés, c'est ça ?

Oui, en fait, cette grande œuvre monumentale au musée Guimet en ce moment, va couvrir tous les Jeux olympiques, jusqu'en 2025. Pour moi, cette inspiration est évidemment née de la Chine, mais au-delà, cette œuvre qui s'appelle Gardiens du Temps pour moi, se résume en une phrase : "Toute la vie jaillit de la même racine", et je pense que ça, ça se retrouve aussi dans l'esprit olympique pour faire ressortir le meilleur de l'humanité.  

Et surtout sur la façade du musée Guimet, vos créatures qui ne sont pas en bronze, qui ne sont pas en pierre, ça c'est à l'intérieur. A l'extérieur, elles sont virtuelles, des personnages qui apparaissent toutes les heures ? 

Voilà, en haut de la Rotonde, et vous devrez aller en face du musée pour avoir une vue globale. A 10h, 11h, à 14h, 15h, à chaque heure, les créatures mythiques dansent et vous donnent l'heure, comme une cloche d’église.

Et trois fois par jour, à 12h, à 18h – la fermeture du musée – et à 20h, il y a trois fois une célébration publique, un spectacle de 10 minutes : les créatures mythiques sortent de leurs grottes, nous appellent, murmurent et partagent avec nous cette joie, que ces humanités se réunissent.

Et à 20h, le rideau descend, les créatures mythiques rentrent chez elles et se mettent à l'ombre, mais vous allez voir qu'elles dansent, elles vivent, mais à l'ombre et à 22h, 23h la nuit tombe, la grotte rouge disparaît, l'œuvre devient noire, les grottes sont éclairées. C’est l'impression d'un voyage à travers le temps… 
 

Ce rapport, justement, puisque les Jeux olympiques se déroulent à Paris, c'est le lien avec ces Jeux olympiques de 2008 de Pékin ? 

Oui, et je pense qu'à Paris ou à Pékin ou ailleurs, c'est le même esprit, les gens sont réunis avec la même passion. C'est un grand moment à célébrer pour les valeurs collectives des humanités.  

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