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Le Royaume-Uni et les "booze parties" de Boris Johnson

Une quinzaine de "fêtes" durant la pandémie à Downing Street : Boris Johnson est-il un atout ou un inconvénient pour le parti conservateur ?

Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
19 janvier 2022. Le Parlement britannique et le Premier ministre à Londres. Suite aux nouvelles révélations de ses soirées en plein confinement, Boris Johnson est en mauvaise posture. (JESSICA TAYLOR / UK PARLIAMENT / AFP)

 Les "booze parties" du Premier ministre britannique, Boris Johnson, ainsi que celles de son équipe – comprenez soirées bien biberonnées pour "booze parties" – à Downing Street, font la une de la presse britannique depuis un certain temps, entre autres, celle du 20 mai 2020 en plein confinement. Et Boris Johnson avait démenti et présenté ses excuses aux députés à la Chambre des Communes.

Or, c’est son ex-conseiller durant sa campagne électorale, Dominic Cummings, qui l’a dénoncé sur les réseaux sociaux, affirmant que son ex-ami Boris avait menti aux élus, et donc, à la nation. Autant dire que la haine entre les deux hommes ne fait que prospérer, surtout que Cummings n’a de cesse de dénoncer les errements du Premier ministre britannique. Seulement il n’y eut pas que cette fête de mai 2020, mais bien d’autres depuis, notamment celle qui eut lieu le 16 avril 21, en plein deuil national, la veille des funérailles du prince Philip, a révélé le Daily Telegraph, le jeudi 13 janvier.

La fin de Boris ou pas ?

Pour le parti conservateur britannique, Johnson est devenu un inconvénient, mais peut-être aussi un atout. Or, le futur proche est assez lourd, les échéances concernent les augmentations d’impôts annoncées, des records à venir concernant les taux d’inflation, des élections régionales où le parti conservateur devrait-être en mauvaise position.

Alors, serait-il plus judicieux de laisser le premier ministre se dépêtrer avec ces dernières tâches ingrates, et laisser la place au successeur, une fois "les plâtres séchés" ?

Quelle succession ? 

Pour l’heure, personne ne le sait, même si des noms émergent. Mais le Premier ministre britannique ne peut quitter sa charge aussi facilement, même si tout le monde le souhaite.

Sa déposition est possible, 54 députés doivent adresser une lettre au président du comité des députés conservateurs, "1922 Committee", stipulant qu’ils ne font plus confiance au Premier Ministre, doit s’en suivre un vote de confiance pour ou contre le maintien du chef du gouvernement.   

Les prétendants   

Pour l’heure, ce sont cinq personnes dont on commence à parler dans les couloirs de Westminster. Tout d’abord, la ministre de l’Intérieur, Pritti Patel, d’origine indienne, inflexible ministre s’inspirant de Margareth Thatcher, surtout concernant la question de l’immigration.

Ensuite la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss venant de Leeds, nord de l’Angleterre, fidèle à Boris Johnson, qui fut d’abord anti-Brexit et aujourd’hui pro-Brexit, puis le ministre des Finances, chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak, aussi d’origine indienne qui fit fortune dans la City, et marié à une riche héritière. A noter que ces trois supposés successeurs, deux femmes et un homme ne sont pas issus de l’aristocratie et ne sont pas passés par la voie "royale" du collège d’Eton.

Enfin et pour l’instant, un dernier nom circule, celui de la très discrète ministre du Commerce, Penny Mordaunt, de descendance aristocratique, versée dans le monde associatif. Elle est l’unique parlementaire femme réserviste de la Royal Navy avec le grade de sous-lieutenant (Enseigne de vaisseau de première classe). Pour l’heure, les paris ne sont pas encore lancés chez les bookmakers britanniques.     

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