Micro européen. "Brexit Generation"
Beaucoup de bruit pour rien ?
Peut-être, dans l’histoire du Royaume Uni, parlera-t-on de la "Brexit Generation".
En tout cas ce sont de nombreuses voix autorisées qui prennent position depuis des mois, "pour" ou "contre" le Brexit. Parmi ces dernières, celle d'un poids lourd européen de la politique britannique, Lord Michael Heseltine qui, à 86 ans, se place plutôt du côté de la jeunesse britannique voulant rester au sein de l’Union européenne, quand une bonne partie des "seniors" ont en tête le départ de l’Union européenne pour retrouver la "grandeur perdue" du Royaume britannique ; ainsi entend-on parler de "yesteryears", c’est-à-dire "jadis", donc recouvrer la vie comme elle était naguère…
Une question de génération
L’ancien ministre britannique Lord Michael Heseltine, retiré de la vie politique depuis 2001, réitère le fait que le Royaume Uni doit rester au sein de l’UE parce qu’il doit continuer à jouer son rôle incontournable de grand État membre, alors qu’une fois l’UE quittée, le Royaume Uni pourrait bien devenir un État "aventurier".
C’est la raison pour laquelle la présence de Philippe Turle dans ce numéro de "Micro européen", aujourd’hui samedi 6 avril, nous permet de comprendre que la question du Brexit est devenue aussi, quelque part, une question de génération. Ainsi donc, ne serions-nous pas loin de la "Brexit Generation"?
La plus grande crise constitutionnelle britannique des temps modernes ?
Pour Michael Heseltine, le Brexit représente une crise incomparable au Royaume Uni, à l’heure où la Grande Bretagne vit entre ralentissement économique et dévaluation, que l’inimaginable scénario de la frontière irlandaise prend des allures d’amateurisme politique, et ce sont les paroles d’un conservateur britannique, pas un travailliste. En fait, ce Brexit ressemble de plus en plus à un jeu de dupes, organisé par des fumistes conseillés par des incapables.
Brexit, le cauchemar dont tout le monde parle
Et comme plus personne ne peut s’exprimer sur le Brexit en affirmant, tout le monde imagine des issues possibles qui vont d’un Brexit dur, léger, flasque ou pâteux. En fait, tous les adjectifs sont les bienvenus, quand aujourd’hui Londres par la voix de Theresa May demande au Président du Conseil Européen Donald Tusk un report du Brexit au 30 juin prochain. Sachons tout de même que le parlement britannique n’a toujours pas validé l’accord de sortie du Brexit, et que les députés excluent une sortie sans accord.
Rendez-vous à Bruxelles le 10 avril prochain
Une nouvelle fois, les chefs d’état et de gouvernement vont donc se retrouver pour un sommet extraordinaire le 10 avril prochain, pour discuter, une nouvelle fois, d’une solution concernant le Brexit.
Ici, la Première ministre britannique sait qu’elle pourra compter sur l’aide d’Angela Merkel, et que Donald Tusk en vue de cette rencontre a émis l’hypothèse de donner du temps au temps au Royaume Uni jusqu’au printemps 2020. Ici, le calendrier s’étendrait, ce qui permet d’ores et déjà d’engager le dialogue entre Jeremy Corbyn, le dirigeant des Travaillistes, et Theresa May qui "serait" disposée à certaines "concessions", tel un nouveau référendum.
L’homme tranquille dans l’œil du cyclone
Quant à Lord Michael Heseltine, nommé à vie par la reine Elisabeth II à la Chambre des Lords, Lord Heseltine, baron de Thenford, serait bien l’image rassurante de la continuité du Royaume, parmi les flots déchaînés, les tempêtes et les orages magnétiques, avec comme légende la prose de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, "Il faut que tout change pour que rien ne change". Enfin, à l’Université de Liverpool (la ville des Beatles), aujourd’hui l’Institut des sciences politiques porte le nom Michael Heseltine.
Éventuellement, le Brexit serait peut-être "A hard day’s night" !
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