Hubert Charuel, réalisateur de "Petit Paysan" : "C'est l'histoire que j'aurai du avoir si j'avais repris la ferme de mes parents"

Petit Paysan est un film qui a eu un parcours incroyable, avec plus de 500 000 entrées. "Une super surprise !", se réjouit Hubert Charuel, son réalisateur, invité de "Mise à jour" avec l'actrice Sara Giraudeau, qui y joue une vétérinaire. "Quand j'ai fermé le scénario, je me suis dit qu'il fallait absolument que je sois dans ce film", se souvient-elle.

Hubert Charuel, fils d'éleveur, aurait pu être Pierre, le héros de son propre film. "C'est l'histoire que j'aurai du avoir si j'avais repris la ferme de mes parents". Pierre, joué par Swann Arlaud, est ce "petit paysan" qui élève ses bovins jusqu'au moment où son cheptel est atteint par une maladie. Sara Giraudeau joue la vétérinaire, mais aussi la sœur de Pierre. Celui-ci ne peut se résoudre à perdre ses vaches et fera tout pour les sauver. 

"Il y a une tension qui en fait un film"

A l'arrivée, Petit Paysan est une sorte de western rural difficile à qualifier, une histoire d'amour universelle, loin des stéréotypes habituels sur le monde paysan. 

"C'est la différence entre un documentaire et un film de cinéma. Il y a un réalisme qui est mêlé à la fiction, avec une tension qui en fait un film" estime Sara Giraudeau. "Je voulais prendre cet univers-là, le sortir de la représentation habituelle de documentaire naturaliste assez brut pour l'emmener vers la fiction, confirme Hubert Charuel. L'important pour moi était de mélanger les genres."

Pour Sara Giraudeau, le contact avec cet univers qu'elle ne connaissait pas a été une découverte. "J'ai été servie !"

Ce qui était le plus difficile, c'était de jouer le rapport frère-sœur, de faire qu'il marche. Savoir mettre le bras dans le cul d'une vache, franchement, ce n'est pas ça que les gens retiennent !

Sara Giraudeau

Si on pouvait faire une mise à jour de cette profession, qu'est-ce que Hubert Charuel et Sara Giraudeau voudraient corriger, modifier ou effacer ? "On est à un virage dans le monde agricole, estime Hubert Charuel. Le consommateur change, il veut du naturel, du traditionnel... Il y a peut-être quelque chose à faire."