Marc Lavoine : "J'ai vu un bol de couscous et j'ai pleuré, parce que c'est ce que l'on mangeait à la maison"

Marc Lavoine revient à nous. Six ans après son dernier album, Je descends du singe, il sort son 12e opus, Je reviens à toi. Pendant ces six années, il n'a pas chômé, comme il s'amuse à l'énumérer. "J'ai voulu faire un pas de côté. Et puis j'avais besoin d'écrire un roman, j'ai écrit L'Homme qui ment. J'ai fait du théâtre, Le Poisson belge, avec Géraldine Martinot, j'ai tourné L'Emprise, de Claude-Michel Rome, j'ai fait un film sur le jihad avec Xavier Durringer (...) et puis j'ai démarré un nouveau roman, j'ai un recueil de poésie qui va arriver, j'ai mis un route un film, j'ai tourné avec Frédéric Schoendoerffer... Et puis là, je viens de faire un album !"

Est-ce de difficile de s'y remettre, quand on n 'a pas chanté depuis 6 ans ? "Non, ce qui est difficile de se s'arrêter !" L'album Je reviens à toi démarre avec un titre, '45 tours'. "Le vinyle ne m'a jamais quitté", confie Marc Lavoine. L'industrie du disque a voulu l'arrêter, mais s'il est revenu, "c'est parce que les gens en ont voulu. Le vinyle, ça craque alors que le CD, c'est un feu qui ne craque plus !"

"Les gens ont du goût"

Lui qui a commencé sa carrière dans les années 80 ne veut pas entendre parler de nostalgie. Certaines strates artistiques n'ont pas de temporalité, assure Marc Lavoine. "C'est pour ça que Le Dormeur du val de Rimbaud c'est très moderne. 'L'Homme heureux' de William Sheller, c'est un piano, une voix, c'est intemporel. Ce qui touche les gens, c'est surtout les bon groupes. Les gens ont du goût !"

En 1996, Marc Lavoine a sorti "C'est ça la France", chanson aux paroles "engagées" mêlant les cultures, le "vin dans les biberons" et le "couscous poulet". Une chanson qui sera toujours d'actualité, assure-t-il. "C'est intemporel, la France. Aimé Césaire, c'est la France, Simone Veil, c'est la France, Jean Moulin, c'est la France. La France, c'est des valeurs et des principes. Cette France que j'aime, c'est aussi celle des mouvements sociaux, de la classe ouvrière. Et la classe ouvrière aime Bergson, elle aime Picasso, et Picasso a fait Guernica... Et tous ces étrangers qui ont fait la France, c'est essentiel."

Marc Lavoine confie l'émotion qui l'a saisi lors d'une tournée en Algérie : "Je suis allé voir l'appartemment où habitait ma tante en Algérie. Elle s'est mariée avec un Algérien après la guerre, par choix. Quand je suis entré dans sa maison, j'ai vu un bol de couscous, un bol de semoule, et j'ai pleuré parce que la semoule, c'est ce que l'on mangeait à la maison. Et l'un des plats préférés des Français, c'est le couscous !"