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"Tu es tout seul face au monde" : Yvan Bourgnon raconte sa traversée à la voile en solitaire entre l’Alaska et le Groenland

Le navigateur franco-suisse Yvan Bourgnon est l'invité de "Mise à jour" pour la sortie de son livre "Conquérant des glaces".

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Yvan Bourgnon (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

N’est-il pas étrange que la Suisse soit une grande nation nautique ? Le pays brille notamment à la Coupe de l’America (deux participations, une victoire) sans avoir aucun accès à la mer sur son territoire. Yvan Bourgnon, navigateur et skippeur franco-suisse, vainqueur de la Transat en double Jacques-Vabre 1997 avec son frère Laurent. était l'invité de "Mise à jour" mardi 27 mars, sur franceinfo, à l'occasion de la sortie de son livre Conquérant des glaces (éditions Arthaud).

"En Suisse, on a de grands lacs, beaucoup d'eau et de côtes, finalement, donc ça inspire beaucoup de Suisses", reconnaît-il, même si lui a eu un parcours un peu particulier : "J'ai vite goûté à l'eau salée grâce à mes parents qui m'ont emmené faire le tour du monde".

La traversée du passage du Nord-Ouest

Son livre retrace son épopée de 2017 : la traversée du fameux passage du Nord-Ouest, reliant les océans Pacifique et Atlantique, tout au nord du Canada. Yvan Bourgnon est parti de l'Alaska pour rejoindre le Groenland. Une traversée dure, violente et hostile. "C'est une des dernières voies maritimes découverte au début du 20e siècle, ce territoire a été visité par une centaine de voiliers seulement en plus d'un siècle", rappelle le marin.

Il raconte "ces paysages hors normes", cette "impression d'être sur une autre planète", mais aussi le fait d'être "tout seul face au monde" : "Les moindres secours prennent deux à trois jours. Tu sais que tu dois compter sur toi même et profiter de ton entourage."

Quand un ours polaire est monté à bord

En 73 jours de mer, Yvan Bourgnon a eu plusieurs frayeurs. Lorsqu'il est resté plusieurs semaines coincé dans les glaces par exemple, ou lorsqu'il s'est retrouvé à trois mètres d'un ours blanc. "Je rêvais de rencontrer des ours polaires et de les voir, mais de si près...non, certainement pas", dit-il, évoquant "une grosse montée d'adrénaline". 

C'était en pleine nuit, "en plein rêve", se souvient-il. Le bateau qui était au mouillage "bascule sur son nez" : "Là, je comprends qu'il y a une masse qui est montée sur le bateau et ça ne peut être qu'un ours polaire". Le navigateur prend son arme, tire en l'air, met l'animal en joue au cas-où... Finalement, après quelques minutes, l'ours "a fait marche arrière et est reparti dans l'eau", dit-il.

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