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Comment choisir son école de mode ?

Paris reste la capitale de la mode. Si en matière d’habillement, les marques françaises sont connues dans le monde entier, que valent nos écoles de mode ? Et comment faire son choix parmi les dizaines d’établissements existants. Sophie de Tarlé, journaliste, publie ce mois-ci dans le magazine "L’étudiant" une enquête exclusive.
Article rédigé par franceinfo
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Temps de lecture : 4 min
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Selon cette enquête,
quelles sont les meilleures écoles de mode ?

Cinq établissements sortent du lot : l’Esmod, Duperré,
Chardon Savard, Studio Bercot, l’école de la chambre syndicale, et l’IFM (Institut Français de la Mode). Chacune
a sa particularité. En tête, l’Esmod. Son ancienneté, et son réseau
international, lui assure un réseau professionnel inégalé, même si les pros lui
reprochent souvent de trop grosses promotions. C’est tout l’inverse à l’École
Duperré. Extrêmement sélective, cette école publique est moins reconnue pour sa
technique que pour la créativité. Enfin, malgré sa taille modestes (55 diplômés par an) et sa jeunesse
(1988),  l’Atelier Chardon-Savard,
lui, est très apprécié pour l’excellence de son enseignement technique.    

D’autres écoles
sortent du lot ?

Le Studio Berçot qui diplôme 90 étudiants par an, est toujours
encensée grâce à la personnalité de sa directrice Marie
Rucki
, qui a le chic pour repérer les futurs talents comme Lolita Lempicka,
Isabelle Marant et Gaspard
Yurkievich
, tous d’anciens devenus célèbres.  Bonne cote aussi pour l’ECSCP (Ecole de la
chambre syndicale de la couture parisienne). L’établissement a formé Yves
Saint-Laurent, Issey Miyake et André Courrèges. Quant à l’IFM (Institut
Français de la Mode), cette école accessible après un bac + 4, forme le top des
créateurs triés sur le volet.

Comment avez-vous
évalué ces écoles ?

Chaque année, depuis 2008, nous demandons à des
professionnels de la mode de nous citer leurs écoles préférées, ça c’est l’idéal,
ainsi que celles où ils avaient trouvé leurs derniers recrutés, pour le
concret. Nous avons également comptabilisé les nominations aux concours de
mode les plus prestigieux, afin de connaître l’origine des nominés, et donc les
écoles qui forment  les étudiants les
plus créatifs.

La plupart sont des
écoles privées, est-ce qu’il n’est pas possible de faire une école
publique ?

Tout à fait, même si elles ne sont pas nombreuses. Sur
les 11 écoles préférées des recruteurs, seules trois écoles sont
publiques : école Duperré, l’ENSAD et le lycée Sévigné de Tourcoing. Pour
rentrer dans une école comme Duperré par exemple, les candidats en terminale
générale peuvent postuler en Manaa (mise à niveau en arts appliqués), une année
indispensable pour intégrer un BTS design de mode ou design textile lorsqu’on
ne vient pas d’un bac STI arts appliqués. Une année qu’on intègre après le bac
en effectuant trois vœux sur le site Admission Post-bac.

L’entrée en Manaa
est sélective ?

C’est peu de le dire. Surtout pour Duperré (classé
deuxième). D’autant que le recrutement se fait strictement sur le dossier
scolaire et lettre de motivation. Moins de 2% des candidats parviennent à
intégrer la Manaa de Duperré ! Quant à l’ENSAD, le concours est aussi très
sélectif : seuls 5 % d’admis. Heureusement, il existe de nombreux BTS
design de mode dans toutes les régions de France. Postulez plutôt dans ceux là,
si votre dossier scolaire est moyen.  

Peut-on étudier la
mode à l’université ?

Il existe quelques formations menant à la mode dans les
universités, mais elles sont plutôt axées sur l’industrie, la communication et
le management. Seule l’Université de la mode de Lyon 2 propose des formations
clairement axées sur la création, avec en particulier une licence
professionnelle Habillement
Mode Textile et un master 2 mode et création.

Quels types de
débouchés offrent ces écoles ?

Styliste-modéliste par exemple. Après un an à l’école de Condé,
Magali a terminé ses études à Lisaa. Aujourd’hui, elle travaille chez Maje,
pour qui elle réalise les pièces les plus créatrices de cette jeune marque de
prêt-à-porter présente dans le monde entier. Elle crée un modèle en dessinant
un croquis avec des feutres, puis rédige une fiche technique pour chaque pièce.
La jeune femme collabore avec un modéliste qui va réaliser une sorte de
maquette du vêtement. Magali est aussi en relation avec une graphiste, chargée
de concevoir le motif. Toute la journée, la jeune femme utilise l’anglais, car
les fabricants sont le plus souvent situés en Chine, en Inde et au Portugal. De
fait, elle voyage énormément. Mais il existe d’autres métiers : modéliste,
chef de produit, acheteur…

Justement, si on
n’a pas la fibre artistique, existe-t-il des écoles plus axées sur le marketing ?

C’est là que les débouchés sont les plus nombreux. On peut citer l’IFM, Mod’Art,
l’ISEM, Mosd’ESTAH, Mod’spé, Sup de luxe et de nombreuses écoles de commerce. Camille
par exemple est acheteuse pour la marque Jennyfer. Après un DUT Tech de co et
des études chez Mod’Spé, la voici
aux commandes d’une partie de la collection accessoires de la marque, dans
l’univers des bijoux, de la chaussure et des chaussettes. Une mission aussi
passionnante que variée : étude de la concurrence, élaboration de la stratégie
prix et produit, développement des modèles avec l’équipe de style, négociation
avec les fournisseurs… Le tout ponctué de voyages dans des usines de Turquie,
du Bangladesh et de Chine, en quête de nouveaux fournisseurs.

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