Le Stop pub est-il efficace ?
Dix ans après le lancement du Plan national sur la prévention des déchets, à l’origine de [la campagne
"Stop pub"](http://www.developpement-durable.gouv.fr/Stop-pub-moins-de-prospectus-dans.html) de réduction de la pollution publicitaire des boîtes aux lettres, l’UFC Que Choisir a décidé de lancer une enquête pour quantifier l’évolution de pollution publicitaire et évaluer l’efficacité du "Stop pub".
L’UFC-Que Choisir a mobilisé 748 bénévoles, dont 236 avaient préalablement apposé un autocollant « Stop pub » sur leurs boîtes. Ils ont comptabilisé durant le mois d’avril le nombre de publicités non adressées reçues dans leurs boîtes aux lettres.
Des résultats peu encourageants
Les résultats montrent une forte croissance de cette pression publicitaire. Alors que l’on aurait pu croire que, depuis le lancement de la campagne "Stop pub", l’enjeu s’était réduit avec le développement de la publicité sur Internet, il n’en est rien. L’enquête montre que la pression des imprimés non adressés s’est fortement accrue : leur poids moyen sur un mois est passé de 2 kg par ménage en 2004 à 2,7 Kg en 2014, soit une augmentation colossale de 35 % en 10 ans.
Effectivement, le "Stop pub" fait la preuve de son efficacité. D’après l’UFC-Que Choisir, l’apposer sur sa boîte aux lettres permet de diminuer de 83% le nombre de prospectus reçus, qui chute de 72 à 12 sur un mois. Malheureusement, avec seulement 9 % de la population équipée en 2011, le dispositif n’empêche pas que, sur le seul mois d’avril 2014, 1,8 milliard de prospectus, représentant 69.200 tonnes, aient été reçus par les ménages français.
Un double coût pour les consommateurs
Les principaux acteurs à l’origine de cette publicité sont les enseignes de la grande distribution, du bricolage/jardinage et de l’ameublement. Ils cumulent à eux trois 69 % des publicités distribuées, dont 36% pour la seule grande distribution.
Les imprimés non adressés représentent un réel coût pour les consommateurs. C’est un peu la double peine pour le consommateur. En amont, les annonceurs français dépensent 2,9 milliards d’euros chaque année en prospectus, soit près de 176 € pour une famille de quatre personnes, qui se répercutent évidemment dans les prix de vente. En aval, l’essentiel du coût du traitement du papier reste à la charge des consommateurs/contribuables, qui s’acquittent de 231 millions d’euros par an pour le traitement des déchets papier. Un système bien peu incitatif à la réduction des publicités non-adressées.
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