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Les bonnes résolutions de l'année

Tous les ans, nous attaquons la rentrée la tête pleine de bonnes résolutions que nous ne tenons pas. C'est un peu contradictoire, bizarre, même, mais nous sommes des êtres inconstants, contradictoires et complexes, rappelle Christilla  Péllé-Douël, journaliste à Psychologies Magazine.
Article rédigé par franceinfo
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Première chose à noter : la période à laquelle nous
prenons ces résolutions, du genre, cette année, je fais du sport, ou je vais à
des expos ou je me mets au régime. Il s'agit de moments de
recommencement : la rentrée mais aussi, parce que la manie nous reprend
six mois plus tard, au jour de l'an.

Ce sont deux périodes durant lesquelles nous avons
l'impression d'un renouveau, c'est une rupture symbolique. De nouvelles
choses se profilent ou pourraient se profiler à l'horizon. Dans ces conditions,
nous voulons en profiter pour nous renouveler. On oublie le passé et on avance
vers une nouvelle vie dans laquelle nous serons mieux, plus vertueux, beaux et
bien rangés. D'ailleurs, le mot résolution ne signifie pas que l'expression de
la volonté, il signifie aussi la dissolution, la résiliation, comme celle d'un
contrat. Double sens, donc, qui nous donne une piste sur la difficulté qui
suit.

La difficulté

Au début, tout roule, mais au bout de quelques semaines ou
de quelques mois, tout se dissout. LA résolution devient une solution, elle a
fondu dans le flot de la vie quotidienne. Pourquoi ? Tout simplement parce
que nous sommes rattrapés par ce satané principe de réalité, qui passe son
temps à nous embêter ! Cet idéal de nous-mêmes, nous avons un mal de chien
à le construire car il s'agit, justement, d'un idéal.  Mais très vite, le temps n'y est pas, nous
sommes fatigués, plus d'énergie, des tas de trucs à faire.

Le rôle des bonnes résolutions

Les bonnes résolutions servent à nous sentir mieux : ce
dire qu'on va le faire, c'est un peu comme si on l'avait fait. C'est le premier
pas. Cela nous aide aussi à avancer, à  nous fixer des objectifs, à nous projeter dans
l'avenir. A désirer continuer à exister, à nous améliorer, à faire des
projets, même petits, même s'il ne s'agit que d'arrêter de fumer ou de perdre
du poids.

Autrefois les bonnes résolutions s'appuyaient sur
l'instruction religieuse : les enfants devaient promettre de s'améliorer
après une confession : être plus gentil, de plus être gourmand. Il
s'agissait de vertus morales.

Aujourd'hui, nos résolutions s'appuient sur une vision
individualiste dans laquelle la volonté est hissée au rang de qualité première.
Si je veux, je peux ! Pour réussir, il suffit de vouloir. Sauf que, bien
entendu, cela ne suffit pas. Nous ne sommes pas des êtres déconnectés de leur
environnement ni des autres et dans le fond, peut-être que la manière d'arriver
à changer, c'est cela l'objectif, il faudrait inverser la question et se
demander pourquoi on n'y parvient pas.

Mais peut-être que dans le fond, la meilleure résolution
c'est de se promettre de ne pas en prendre, de lâcher la bride du volontarisme.
Bref, d'être plus gentil avec soi-même.

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