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Les Français sont les champions d'Europe du bénévolat

40% des français ont une activité bénévole et 3,5 millions et demi y consacrent plus de deux heures par semaine. On pourrait penser que ce sont les retraités qui se dévouent, mais les jeunes sont 33% à s'engager pour une cause. Entre 2010 et 2013 le nombre de bénévoles directs a augmenté de 31%, et le bénévolat, au total de 14%.
Article rédigé par franceinfo
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C'est impressionnant, d'autant plus que sans toutes ces personnes, ce sont des pans entiers de la cohésion sociale qui seraient mis à mal (soutien scolaire, alphabétisation, distributions de nourriture...)

Les motivations

Plusieurs facteurs poussent au bénévolat. La prise de conscience qu'une situation, quelle qu'elle soit, est insupportable. Le déclic provient soit du fait que nous sommes directement ou indirectement concerné par une cause, soit que nous nous projetons en nous imaginant nous-mêmes ou une personne de notre entourage dans cette situation soit parce qu'une situation heurte nos valeurs profondes et qu'il nous faut alors réagir par l'action.

Le bénévolat, dans le fond, procède d'une révolte tout comme une action politique pourrait le faire, sauf que nous y ajoutons une valeur relationnelle et humaine. Au 19e, le bénévolat était surtout le fait des bonnes volontés des dames des bonnes œuvres qui faisaient la charité, mais la société a changé et c'est désormais la solidarité qui a pris le pas.

Différence entre la charité et la solidarité

La charité, au sens étymologique c'est le caritas latin, qui veut dire "herté" puis "amour" au sens large, ce qui nous est cher, c'est "l'agapè" des grecs anciens. La charité est l'une des trois vertus théologales chrétiennes, avec la foi et l'espérance. La charité c'est l'amour de Dieu qui s'exerce en venant en aide à notre prochain. Peu à peu, la charité s'est empreinte d'une notion de condescendance, celle des nantis qui viennent en aide aux démunis, pour gagner le ciel. En gros, c'est faire le bien pour s'acquitter d'un devoir, en vue de s'assurer la bienveillance de Dieu. La charité est donc devenue synonyme d'attitude religieuse.

La solidarité à l'inverse sous-entend un lien d'égalité : je t'apporte mon aide, je te soutiens, comme étant mon égal, un être humain tout comme moi, doté des même qualités et des mêmes droits. Cela va même, selon Durkheim, jusqu'à l'idée selon laquelle aucune société humaine ne peut survivre sans solidarité entre ses membres.

A lire : Le temps de l'altruisme, de Philippe Kourilsky chez Odile Jacob
L'âge de l'empathie pour une société solidaire , de Frans de Waal, Actes Sud collection Babel

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